L'inaction du gouvernement Trudeau a entraîné la perte de milliers d'emplois chez Bombardier, accuse l'opposition fédérale.
Le chef du NPD, Thomas Mulcair, a reproché aux libéraux d’être restés muets depuis leur arrivée au pouvoir malgré la demande d’aide financière de Bombardier pour son programme CSeries.
«Si, au cours des quatre derniers mois, on avait eu le moindre signal de la part des libéraux, peut-être qu’on n’aurait pas perdu ces emplois-là», a-t-il argué.
Selon M. Mulcair, le gouvernement fédéral a un rôle de «levier» à jouer qui comprend différentes mesures, dont une aide financière directe à Bombardier, une entreprise qui représente un «secteur névralgique pour l’économie canadienne».
Le premier ministre Justin Trudeau a pour sa part réagi aux pertes d’emplois en offrant ses «sympathies» aux familles touchées par la restructuration de Bombardier. Ses propos ont piqué au vif le chef néodémocrate.
«Tout ce que le premier ministre a à offrir ce sont ses sympathies. Bombardier et ces familles ont besoin d’action, par de phrases creuses», a pesté M. Mulcair.
Le premier ministre a pour sa part rétorqué que son gouvernement devait prendre une décision «responsable» avec les fonds publics.
«C’est pour cela que nous étudions comment on peut mieux aider dans l’intérêt de l’économie canadienne ce phare de l’industrie aéronautique qu’est Bombardier. Pas seulement pour le Québec, mais pour le Canada en entier», a soutenu M. Trudeau.
Les conservateurs, qui s’opposent pour leur part à ce qu’Ottawa accorde une aide financière directe à une entreprise privée, ont néanmoins accusé le gouvernement de nuire à Bombardier par son refus de rouvrir l’accord tripartite interdisant aux avions à réaction de fréquenter l’aéroport Billy-Bishop, situé sur les îles de Toronto. Le transporteur aérien Porter en avait fait la demande à la Ville de Toronto en avril 2013, parce qu’il voulait que les pistes soient modifiées pour recevoir des appareils comme la CSeries de Bombardier.
«Il aurait pu aider Bombardier à pouvoir vendre d’autres avions en permettant le développement de l’aéroport au centre-ville de Toronto», a déploré le député conservateur de Beauce, Maxime Bernier.