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Le climat de travail est tendu à l'UQAC

 - Agence QMI

Les cinq syndicats de l'Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) ont effectué une sortie en règle contre la gestion du recteur, Martin Gauthier, mardi.

«Il n'y a plus de confiance, a déclaré le président du Syndicat des chargés de cours, Richard Perreault. On assiste à une administration qui n'a qu'une volonté. C'est le contrôle des coûts.»

C'est la première fois qu’un consensus survient entre les cinq syndicats de l'université.

«Le recteur veut profiter de l'excuse des restrictions budgétaires gouvernementales pour procéder à un remaniement en profondeur de la nature même de l'UQAC», a souligné M. Perreault.

Le président du Syndicat des professeurs, Gilles Imbeau, est du même avis: «Nous avons la chance en région d'avoir une université et je pense que tous ensemble, on doit laisser à nos enfants, l'université dans un très bon état».

Les syndicats se plaignent d'un manque de transparence. Surtout, ils reprochent au recteur de ne pas contester les compressions de Québec.

«Le recteur à ce moment-ci, doit déjà sortir pour dénoncer toute coupe future qui pourrait arriver», a dit Gilles Imbeau.

«On n'est pas contre l'équilibre budgétaire, a ajouté Richard Perreault. On est contre l'équilibre budgétaire qui attaque le coeur même de l'université.»

Et ce coeur pour les syndicats, c'est l'enseignement. Les leaders syndicaux accusent le recteur de ne gérer que les coupures.

«On n'est pas une usine pour faire des boulons. On forme des étudiants. C'est la relève de demain, là», a ajouté le représentant des professeurs.

Son collègue des chargés de cours est allé plus loin. Une université, ce n'est pas un Walmart, a dit Richard Perreault. Ce n'est pas une aluminerie, non plus. L'université, c'est là où on créé un savoir, c'est là où on transmet un savoir. Ça permet de créer l'avenir d'une société.»

Cette allusion aux alumineries pointe le vice-recteur aux ressources, Dominique Bouchard, un ancien de Rio Tinto.

«Ce qu'on observe depuis son arrivée, ce sont des coupures dans des activités d'enseignement, a indiqué M. Perreault. Ce sont des coupures dans le soutien à l'enseignement. Ce sont des coupures de postes. Ce sont des postes permanents qui sont transférés en poste à temps partiel.»

Il manquerait 32 professeurs au plan d'effectifs, prévu à la convention collective. Le nombre d'étudiants dans les classes a augmenté et le personnel serait fatigué.

«Dans les quatre ou cinq dernières années, on a vu une dégradation de notre climat de travail. Les gens sont de moins en moins heureux», a mentionné Gilles Imbeau.

En après-midi, le recteur de l’UQAC a convoqué les représentants des cinq syndicats afin d’entendre leur point de vue.

«Je pense qu'on doit aller plus profondément dans le questionnement avec nos syndicats. On doit entendre de leur bouche qu'est-ce qu'ils veulent qu'on fasse avec cette université-là, » a expliqué la directrice du Bureau des affaires publiques de l’UQAC, Marie-Karlynn Laflamme.

Cet accrochage survient alors qu'il reste deux mois à l'année financière de l'UQAC. Québec doit bientôt lui attribuer ses crédits pour celle qui s’en vient pendant que l'université doit équilibrer un budget dont le déficit anticipé serait de 1,4 million $.

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