Les attentats de Paris ont choqué le monde et le Québec. Ils ont fait 130 morts et plus de 350 blessés.
Les reporters de TVA Nouvelles Maxime Landry et Félix Séguin ont passé une semaine à Paris lors des assauts sur le Bataclan et les cafés du 11e arrondissement.
Les journalistes braquent maintenant leurs caméras là où les terroristes ont planifié leurs projets meurtriers au nom de la guerre sainte: Molenbeek, en banlieue de Bruxelles.

Sept heures après que la France eut été frappée par les plus violentes attaques depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, un homme prenait place à bord d’une voiture venue expressément de Belgique pour le cueillir.
Salah Abdeslam, l’un des acteurs-clés des attentats de Paris était en route pour regagner l’endroit qui l’avait vu grandir: Molenbeek.
Trois contrôles policiers n’ont pas suffi à démasquer le terroriste qui faisait route vers le Plat Pays.
Fraîchement rentré en Belgique, chez lui, le jeune homme de 26 ans s’est volatilisé. Salah Abdeslam est devenu l’ennemi public numéro un.
«Un gamin tranquille»
Le père de Salah Abdeslam est né à Oran, en Algérie, en 1949, et sa mère est d’origine marocaine. La famille est venue s’installer dans cette petite commune d’à peine 7 km2 avant la naissance de Salah.
«C’était un gamin tranquille, travaillant», a confié le travailleur social Simon Minled, rencontré par les journalistes de TVA Nouvelles dans le parc des Muses où les jeunes du coin viennent traîner.
-
PHOTO COURTOISIE/POLICE NATIONALE
-
AFP
-
REUTERS
-
REUTERS
-
AFP
-
REUTERS
-
REUTERS
-
AFP
-
AFP
-
AFP
-
AFP
-
AFP
-
AFP
-
AFP
-
AFP
-
AFP
-
AFP
-
AFP
-
REUTERS
-
REUTERS
À quelques pas de là se trouve le café des Béguines que possédait Abdeslam avec son frère. Ibrahim Abdeslam, qui faisait aussi partie des terroristes derrière les attaques de Paris, s’est fait exploser devant le comptoir Voltaire.
Le café témoigne du style de vie du jeune homme, loin de respecter les stricts enseignements du Coran.
Sur l’entrée, on peut y lire une ordonnance de la commune de Molenbeek-Saint-Jean qui condamne l’établissement à fermer ses portes, car il s’y consommait des drogues.
Une histoire comme tant d’autres
L’histoire de Salah Abdeslam pourrait être celle de 84 autres jeunes de cette banlieue à peine grosse comme le quartier Hochelaga-Maisonneuve, dans l’est de Montréal.
Des 130 Belges revenus de combattre en Syrie et en Irak pour l’État islamique, 84 habitent à Molenbeek.
Félix Séguin et Maxime Landry ont constaté pourquoi la banlieue de plus de 95 000 habitants s’est vue affubler le surnom peu flatteur de base arrière du jihadisme européen.
Paradis du jihad
En Europe, la Belgique est une véritable manufacture à jihadistes. Ce petit pays de 11 millions d’habitants produit le plus de combattants de l’islam par habitant: 494 ont été identifiés jusqu’à maintenant.
«Nous mettons tout en œuvre pour éviter un attentat à Bruxelles», a affirmé le ministre de l’Intérieur belge en entrevue avec les journalistes de TVA Nouvelles.
Il semble que la volonté d’éradiquer le terrorisme se bute au mode de vie complètement hors normes de cette banlieue constituée à 40 % d’immigrants d’origine marocaine.
Au fil d’une centaine de kilomètres marchés à travers les rues de Molenbeek, Félix Séguin et Maxime Landry vous racontent l’histoire d’une banlieue repliée sur elle-même où germent la haine et la violence.
Bienvenue à Molenbeek, banlieue du jihad.