À combien s’élèvent les compressions budgétaires découlant des mesures d’austérité du gouvernement Couillard depuis 2014 ? À plus de 4 milliards $, avance l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) de Montréal.
L’IRIS affirme avoir comptabilisé 342 mesures de compressions dans 13 secteurs, excluant les hausses de tarifs.
Dans un «document de réflexion» publié mardi, l’IRIS illustre un certain nombre de mesures qu’il a pu identifier à partir de la couverture des médias dans la province.
La plus grande partie des compressions dont il est question a été observée dans le secteur de la santé et des services sociaux (963,4 millions $), suivies de celles dans l’éducation post-secondaire (335,8 millions $), l’enseignement primaire et secondaire (337 millions $) et l’aide sociale et accès-logis (118 millions $).
L’IRIS relève aussi des compressions de 2,7 millions $ «difficiles à encaisser» pour des groupes déjà sous-financés dans le secteur de la lutte contre le sexisme et l’homophobie.
L’IRIS fournit des données sur les effets directs des compressions, tels que sur les suppressions d’emploi, les fermetures de lits dans les centres hospitaliers et le manque d’effectif dans divers secteurs.
Selon l’IRIS, «des dommages considérables ont déjà été faits» et «tous les services à la population se retrouvent soit déstructurés, soit sous-financés, soit les deux».
L’IRIS tombe à bras raccourcis sur le gouvernement Couillard, qu’il accuse d’utiliser «les mesures d’austérité comme un moyen pour transformer les institutions du Québec».
«ll serait déraisonnable de nous attendre à ce que le gouvernement responsable de ce désastre prenne de lui-même l’initiative de corriger la situation. À l’inverse, nous pouvons penser que ce gouvernement a déjà les yeux rivés ailleurs, sur la construction d’un nouveau type d’État qui sera moins solidaire», affirme le chercheur Mihn Nguyen.
«Au lieu d’investir pour réparer les pots cassés, il est plus probable qu’il aille de l’avant en posant de nouveaux jalons dans la construction de l’État né-libéral», soutient-il.