/finance

Gouvernement du Québec: un deuxième budget à l’encre noire

Le Ministre des Finances Carlos Leitão lors de sa dernière mise à jour économique, en novembre 2015

Simon Clark/Agence QMI

Le Ministre des Finances Carlos Leitão lors de sa dernière mise à jour économique, en novembre 2015

Le prochain budget du ministre québécois des Finances Carlos Leitão sera vraisemblablement écrit à l’encre noire. Après deux années de rigueur budgétaire, le bilan devrait même afficher un surplus puisque les recettes de l’État dépasseront les dépenses pendant l’exercice 2016-2017.

Le ministre des Finances annoncera donc jeudi ce que le gouvernement Couillard compte faire de sa nouvelle marge de manœuvre. Lors de sa mise à jour économique, en novembre dernier, M. Leitão a annoncé que Québec investira 80 millions $ de plus en éducation, annuellement, à compter de 2016-2017.

«La marge de manœuvre risque d’être assez limitée. Mais le gouvernement semble avoir fait son lit en parlant régulièrement d’investissement en éducation», a déclaré Jean-Michel Cousineau, professeur à l’Université de Montréal.

L’économiste croit que Québec pourrait mettre jusqu’à une centaine de millions $ en éducation. Cette année, le budget du secteur se chiffrait à 16,9 milliards $.

Aux yeux de Jean-Michel Cousineau, la deuxième priorité des Libéraux est de s’attaquer au fardeau fiscal des contribuables. Québec a déjà annoncé l’élimination progressive de la Contribution santé, à compter du 1er janvier 2017.

«Certains pensent que le gouvernement va procéder plus rapidement avec l’élimination de la Contribution même si le plan est de l’éliminer complètement d’ici 2019», a dit l’économiste.

Le gouvernement pourrait aussi annoncer un plan pour diminuer la dette publique. Présentement, elle représente environ 54 % du produit intérieur brut (PIB) du Québec. Les Libéraux ont cependant l’intention d’abaisser ce ratio à 45 % d’ici 2026.

Germain Belzile, un économiste enseignant à HEC Montréal, espère que le gouvernement Couillard va honorer sa promesse d’utiliser la moitié des surplus pour diminuer la dette. L’autre portion doit être consacrée à la réduction du fardeau fiscal des contribuables.

«Nous sommes la province la plus endettée au Canada. C’est sérieux ! Mais les gouvernements sont plus populaires quand ils dépensent», a indiqué M. Belzile, soulignant que le parti libéral pourrait être tenté de dépenser ses surplus pour améliorer son image auprès de l’électorat.

L’an dernier, le service de la dette a coûté 10,5 milliards $ aux contribuables. Selon les prévisions, la dette brute devrait se chiffrer à 210,5 milliards $ au 31 mars 2016.

Croissance économique

Le budget présentera aussi les prévisions de croissance économique de l’État. En novembre, le ministre Leitão anticipait une croissance de 1,7 % pour 2016. Cette cible sera-t-elle abaissée ?

«La croissance économique n’est pas terrible. Cependant, on sent une reprise dans le secteur manufacturier et dans les exportations en raison de la faiblesse du huard par rapport au billet vert», a remarqué Germain Belzile.

Le mois dernier, le Mouvement Desjardins a abaissé sa cible de croissance économique de 1,5 % à 1,3 % pour l’ensemble l’année 2016.

Dans la même catégorie

Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.