Le premier ministre Justin Trudeau a déclaré jeudi matin à l’agence Bloomberg que son gouvernement évalue toujours la possibilité d’appuyer financièrement la nouvelle gamme d’avions CSeries de Bombardier, mais sans indiquer à quel moment une décision sera communiquée.
Après avoir vanté les qualités de la CSeries, un «avion extraordinaire», le premier ministre a souligné qu’un investissement du fédéral devra soutenir l’industrie de l’aéronautique canadienne à long terme.
«De Boeing à Airbus, à Embraer, toutes les grandes compagnies aériennes du monde ont toujours eu besoin d’un support gouvernemental significatif», a-t-il rappelé, ajoutant : «Ce que nous regardons, c’est comment nous assurer que nous avons une industrie aéronautique forte au Canada, et pas seulement maintenant, mais dans 5 ans, 10 ans, 30 ans.»
Un éventuel soutien financier du gouvernement du Canada devra se révéler «un bon investissement», tant pour les emplois que pour le marché de l’aéronautique et l’économie du pays, a-t-il précisé.
Une chose est certaine, le gouvernement Trudeau n’est pas pressé : «Nous prenons notre temps d'une manière délibérée et réfléchie pour veiller à faire la bonne chose dans l'intérêt de l'industrie et de nos responsabilités avec l'argent des contribuables», a déclaré Justin Trudeau.
Ce flou met de la pression sur le gouvernement du Québec. Ce dernier s’est engagé en octobre dernier à investir 1,3 milliard $ dans une société en commandite, en partenariat avec Bombardier, pour la conception, la fabrication et de la commercialisation du programme CSeries.
Depuis cette date, Québec espère que le fédéral injecte une somme équivalente pour assurer l’avenir de la CSeries.
Dollar: pas de panique
Par ailleurs, Justin Trudeau a déclaré à Bloomberg que le dollar canadien fluctue dans une zone «confortable», malgré sa dégringolade des derniers mois.
Au moment d’écrire ces lignes, un dollar canadien s’échange contre 76,92 cents US. Il y a trois ans, les deux monnaies étaient à parité. Au début de l’année 2016, le huard a sombré à un creux jamais vu en 13 ans.
«Le dollar canadien a rebondi un peu», a déclaré Justin Trudeau, à un seuil qu’il juge «confortable».