L'imposant ministère de la Santé reçoit un peu d'oxygène, cette année, avec une croissance des dépenses de 2,4 % qui servira en bonne partie à couvrir les ajustements salariaux et les hausses de rémunération des médecins.
«Il y a cinq fois plus d'augmentations pour les employés du réseau et les médecins que pour les usagers. On a l'impression que les travailleurs se sont mis les mains dans le pot de bonbons. C'est un budget très décevant qui est insuffisant pour les soins que la population doit recevoir», a pourfendu le porte-parole du Regroupement provincial des comités d'usagers, Pierre Blain.
Les budgets supplémentaires destinés aux usagers se chiffrent à 88 millions $ en 2016-2017, selon le budget du gouvernement Couillard déposé jeudi, tandis que 454 millions $ iront aux hausses salariales. Selon M. Blain, les 60 millions $ alloués aux soins à domicile ne combleront qu'une partie des besoins qui représentent au moins le double de cette somme.
Taxe santé
Le ministre des Finances, Carlos Leitao, a confirmé la réduction immédiate de la controversée taxe santé pour 4,3 millions de contribuables en 2016. La contribution passe ainsi de 100 $ à 50 $ pour les citoyens dont le revenu est de 41 265 $ ou moins. La taxe santé sera abolie en 2018, soit un an plus tôt que prévu.
Un montant additionnel de 15 millions $ sera consacré à la réduction des listes d'attente en chirurgie, tandis que 5 millions $ sont prévus pour les personnes autistes et leurs familles.
Le budget de la santé atteint 33,7 milliards $, en hausse de 775 millions $ sur l'an dernier. «C'est peu. Je suis très inquiète de ce budget. Les coupes vont faire mal aux patients», a commenté la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), Régine Laurent.