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Les victimes des attentats de Paris en quête de justice

«On est satisfait de savoir qu'il a été capturé vivant». Georges Salines, président d'une association de victimes, est heureux de l'interpellation de Salah Abdeslam: le suspect clé des attentats du 13 novembre à Paris pourra être traduit en justice.

«On va pouvoir avoir un vrai procès, avec quelqu'un dont il n'est pas douteux qu'il ait participé aux attentats», dit à l'AFP ce médecin, dont la fille a été tuée dans la salle de concert du Bataclan, où sont mortes 90 des 130 victimes des attaques jihadistes.

Après plus de quatre mois de cavale, Salah Abdeslam, 26 ans, a été arrêté lors d'une opération policière à Molenbeek, la commune populaire de Bruxelles d'où il est originaire. Ce Français d'origine marocaine, petit délinquant radicalisé qui n'a jamais combattu en Syrie, a été blessé à la jambe lors de son interpellation.

«Jusqu'à présent, on n'avait que des seconds couteaux» qui comparaissaient devant les tribunaux français, observe Aurélia Gilbert, de l'association «13 novembre: fraternité et vérité», dont M. Salines est le président.

«Là, on a quelqu'un de présent sur le site. Les victimes de terrasses et leurs proches vont avoir quelqu'un à juger», affirme-t-elle.

Cette salariée du Bataclan ne cache pas son «soulagement». «On est content qu'il ne soit pas retourné en Syrie pour être aussi abattu par un drone américain. On est une démocratie et il y aura un procès.»

Informée par l'AFP de l'interpellation d'Abdeslam, Sylvie, blessée au stade de France, à proximité duquel trois kamikazes se sont fait exploser, hurle : «Super!»

«Au moins il y a quelqu'un de vivant, qui était prêt à passer à l'acte. On va peut-être enfin pouvoir en savoir plus», lâche-t-elle.

«Ça veut dire qu'il pourra répondre de ses actes», souligne Caroline Langlade, vice-présidente de «Life for Paris», une autre association de victimes.

«Il est important qu'il y ait quelqu'un de vivant au procès sur le banc des accusés. Cela va donner un tout autre sens» au travail de la justice, note-t-elle.

L'intérêt, pour celle qui était parmi le public dans la salle de spectacle le soir de l'attaque, sera d'«essayer de comprendre ce qui peut se passer dans la tête de cette jeunesse française et belge qui se radicalise».

Pour elle, cette interpellation montre aussi que l'État «ne laisse pas faire» et que les polices française et belge peuvent «travailler ensemble».

Les attaques jihadistes du 13 novembre ont fait 130 morts et plusieurs centaines de blessés à Paris et Saint-Denis. Plus de 4000 personnes sont considérées comme des victimes de ces attentats, les plus meurtriers de l'histoire de France.

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