Une voiture abandonnée le 13 novembre au soir, une ceinture explosive retrouvée dix jours après. Puis plus rien, jusqu'à ses empreintes découvertes dans un appartement en région bruxelloise: la traque de Salah Abdeslam, suspect-clé des attaques qui ont fait 130 morts à Paris en novembre, aura duré un peu plus de quatre mois.
- 13 novembre : 21 h 59, une Clio noire, louée par Salah Abdeslam arrive dans le nord de Paris. Les enquêteurs se demandent si ce Français de 26 ans né à Bruxelles n'est pas au volant après avoir déposé trois kamikazes aux abords du Stade de France.
Il dépose la voiture dans le 18e arrondissement, mentionné par le groupe Etat islamique dans sa revendication, puis se rend dans la banlieue sud, à Montrouge, où un gilet d'explosifs sera retrouvé le 23 novembre. Les enquêteurs s'interrogent: a-t-il renoncé à déclencher sa ceinture? A-t-il connu un problème technique?
- 14 novembre: À un contrôle routier à Cambrai, près de la frontière franco-belge, un homme présente aux gendarmes des papiers au nom de Salah Abdeslam. La voiture est autorisée à repartir, Salah Abdeslam étant inconnu des services français et ne figurant pas dans les fichiers, à l'inverse des services belges.
Mohamed Amri et Hamza Attou, qui étaient à bord de la Golf avec lui sont interpellés et mis en examen le 16 en Belgique pour «attentat terroriste» et écroués.
- 15 novembre: La police française diffuse un appel à témoins concernant Salah Abdeslam, «susceptible d'être impliqué dans les attentats parisiens» qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés. L'homme, né le 15 septembre 1989 à Bruxelles, est également visé par un mandat d'arrêt international émis par la justice belge.
- 16 novembre: Sur la foi d'un renseignement reçu la veille, la police belge investit le numéro 47 de la rue Delaunoy, à Molenbeek, pour tenter de mettre la main sur Abdeslam. Il est introuvable, mais selon la RTBF, les enquêteurs ont «détecté des traces de son passage lors de la perquisition».
- 17 novembre: Les policiers retrouvent une Clio noire, louée par Salah Abdeslam, place Albert-Kahn dans le 18e arrondissement de Paris. Aperçue sur l'autoroute A1, elle pourrait avoir servi à la préparation des attentats, expliquent des sources policières.
Le même jour, des sources policières révèlent que deux chambres d'un appart-hôtel d'Alfortville (région parisienne) ont été louées la veille des attentats de Paris grâce à sa carte bancaire.
Son frère Mohamed Abdeslam «lui conseille de se rendre à la police».
- 18 novembre: la police donne l'assaut dans l'appartement de Saint-Denis.
- 21 novembre: immense traque à Bruxelles, complètement paralysée. Salah Abdeslam reste introuvable.
- 8 janvier 2016: le parquet belge indique qu'une empreinte digitale de Salah Abdeslam a été trouvée dans un appartement de Bruxelles contenant des traces d'explosifs perquisitionné le 10 décembre.
- 19 février: un journal belge révèle qu'Abdeslam est resté caché du 14 novembre au 4 décembre dans un appartement de Schaerbeek, en région bruxelloise.
- 15 mars: une équipe de six enquêteurs franco-belges se présente pour une perquisition de routine devant un appartement de Forest, dans le sud-ouest de la capitale belge. Ils sont accueillis par des tirs d'armes automatiques. L'un des trois hommes à l'intérieur de l'appartement est tué, deux autres prennent la fuite.
- 18 mars: en début d'après-midi, le parquet fédéral belge confirme que des empreintes de Salah Abdeslam ont été retrouvées dans l'appartement perquisitionné à Forest.
Quelques heures plus tard, on apprend qu'une importante opération de police est en cours. À 18 h, des sources policières confirment que Salah Abdeslam a été arrêté à Bruxelles, blessé à une jambe.