La Banque Royale du Canada a mandaté une équipe spéciale pour éplucher ses archives à la suite du scandale des «Panama Papers» qui secoue le monde financier.
Le nom de la Banque Royale est ressorti à plusieurs reprises depuis l’éclosion du scandale. La Royale est la seule banque canadienne qui semble avoir eu, pour l’instant, des liens directs avec le cabinet panaméen Mossack Fonseca, selon les documents des «Panama Papers» diffusés à ce sujet.
Elle aurait fait affaire avec le cabinet panaméen controversé Mossack Fonseca pour ouvrir 370 sociétés pour des clients, a indiqué Radio-Canada citant le Consortium international de journalistes d’investigation (ICIJ).
«Nous avons des procédures très strictes en matière de conformité. Nous sommes fiers de ce contrôle», a déclaré mercredi David McKay, le grand patron de la Banque Royale.
«Imaginez la difficulté que c’est de faire ça (remonter dans les archives). Il y a des choses qui remontent à 40 ans», a ajouté David McKay.
Il a rappelé que la Royale n’était pas accusée de la moindre chose pour l’instant dans ce dossier. «Il n’y a rien qui indique la Banque ait fait quoi que ce soit d’illégal », a-t-il assuré.
L’assemblée annuelle de la Banque Royale se déroulait cette année dans la métropole du Québec.
Évitement fiscal
David McKay en a profité pour réitérer sa volonté de lutter contre l’évasion fiscale. Il a fait une distinction très nette entre l’évasion fiscale, qui est illégale, et l’évitement fiscal, qui selon lui appartient davantage à l’univers de la planification fiscale.
L'enquête des «Panama Papers», réalisée par une centaine de journaux, a révélé des avoirs dans des paradis fiscaux de 140 responsables politiques, vedettes du football ou milliardaires et suscité une onde de choc mondiale, entraînant notamment la démission du premier ministre islandais.
Selon le journal Toronto Star, membre du Consortium, les noms de 350 citoyens canadiens figurent dans les 11,5 millions de documents sensibles analysés par la centaine de médias engagés dans cette enquête inédite.
L'Agence du revenu du Canada a demandé à ses «partenaires» étrangers et au Consortium international des journalistes d'investigation de lui transmettre une copie des «Panama Papers» afin de pouvoir éventuellement poursuivre des contribuables canadiens, a-t-on indiqué mardi.