Près de deux mois après avoir perdu son fils, tué par balle lors d'une intervention policière sur la réserve autochtone de Lac-Simon, Michel Leroux lance un cri du cœur.
«Il n'y a pas grand-chose qui a changé actuellement. Les policiers sont toujours à risque. Ils sont toujours aussi peu nombreux», affirme M. Leroux.
Le père de Thierry Leroux en a gros sur le cœur et déplore qu'aucun changement n'ait été apporté pour améliorer la sécurité des policiers sur les réserves autochtones.
«À part sortir dans les médias pour dénoncer les manques de budget, qu'est-ce qu'on a fait? Comment on peut faire pour protéger ces policiers-là et rendre leurs interventions plus sécuritaires?» demande-t-il.
Il souhaite qu'on tire des leçons des événements pour éviter un autre drame. Sans porter de jugement sur les membres de ces communautés, il craint pour la sécurité des jeunes policiers qui œuvrent dans les corps de police autochtone.
M. Leroux estime aussi que la gestion des armes à feu au Québec doit faire l'objet d'une importante réflexion.
«Il faut faire quelque chose au niveau des armes à feu. On ne peut pas continuer comme ça. Ça n'a pas de bon sens. N'importe qui peut avoir une arme. [...] Comment on peut faire pour s'assurer que quelqu'un qui a une arme est en état d'esprit de l'utiliser adéquatement?»
Michel Leroux a d'ailleurs gardé contact avec les anciens collègues policiers de son fils à Lac-Simon, dont plusieurs, encore sous le choc, sont toujours en arrêt de travail. Les enquêtes sur la mort de Thierry sont toujours en cours.
M. Leroux, lui, s'est donné comme mission, dans les prochains mois, de multiplier les rencontres avec les élus pour faire entendre son message, en espérant que son fils ne soit pas mort pour rien.
«Thierry, ça va être le 187e policier qui va avoir perdu sa vie en service, et si on ne fait rien, il va y en avoir d'autres», conclut M. Leroux, avec émotions.