Partagés entre colère et tristesse, les participants à la vigile organisée à la mémoire de Fredy Villanueva et Jean-Pierre Bony mercredi soir s'entendaient sur une chose: il faut que les choses changent dans Montréal-Nord.
Du changement, c'est l'une des principales demandes de Nargess Mustapha, l'une des organisatrices de la vigile. «Huit ans ont passé, mais rien n'a changé à Montréal-Nord. [..] On est tanné que le SPVM utilise une force excessive. On est tanné que des membres de notre communauté meurent sous les balles des flics», a dénoncé celle qui réclame une enquête «publique et indépendante» sur la mort de Jean-Pierre Bony.
Candidat indépendant à la mairie dans Montréal-Nord, Hasan Parvez Hang abonde dans le même sens. «On est dans un des coins les plus pauvres du Canada. On est à 14 % de chômeurs, il y a beaucoup de jeunes qui peinent à se trouver un emploi, qui vivent dans la pauvreté», rappelle-t-il.
La famille de Brandon Maurice, ce jeune homme de 17 ans de Maniwaki abattu en novembre dernier par un policier de la Sûreté du Québec, a aussi participé à la vigile. «Mon fils a été abattu de la même manière. C'est important de se supporter. Plus on va être de familles à se soutenir, à se battre, on va finir par avoir justice», a estimé Dominique Bernier, la mère de Brandon. «Il n'y a aucune raison de tuer des enfants. Il faut que ça arrête», a-t-elle poursuivi.
La commémoration festive a dégénéré à la suite d'une manifestation qui s'est terminée par plusieurs actes de vandalisme, incluant des bris de vitrines ainsi que l'incendie de plusieurs véhicules.