La mort par balle d’un jeune Algonquin de Lac-Simon est une «catastrophe annoncée» qui aurait pu être évitée avec un financement adéquat des services policiers, croit le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).
Le directeur québécois du SCFP, Marc Ranger, a soutenu jeudi que le manque de ressources et d’effectifs des corps policiers autochtones mettait en danger la santé et la sécurité des agents et des membres des communautés qu’ils desservent.
«Quand on intervient à deux patrouilleurs dans une situation qui est explosive, on ne peut pas assurer la sécurité ni des gens auprès de qui on intervient ni des policiers, ce qui fait en sorte de créer ces drames-là. C’était une catastrophe annoncée, c’était une catastrophe qui aurait pu être évitée», a déclaré M. Ranger lors d’un point presse à Québec.
Le chef syndical a interpellé les gouvernements provincial et fédéral afin qu’ils revoient le financement des corps policiers autochtones. Selon lui, le Québec a les moyens de bonifier son enveloppe.
À preuve, le gouvernement n’hésite pas à dépenser des milliers de dollars pour déployer des agents de la Sûreté du Québec (SQ) dans les communautés autochtones lorsque les services de police locaux ne suffisent plus à la tâche.
«Le gouvernement a de l’argent pour que la Sûreté du Québec intervienne, mais n’en a pas pour financer adéquatement les services de police autochtones puis on s’abrite derrière [...] une entente (fédérale-provinciale) qui se termine en 2018 pour dire: “On n’interviendra pas”», a déploré Marc Ranger.
Le directeur québécois du SCFP se demande même s’il n’y a pas un mode d’intervention à deux vitesses. Il a raconté que des policiers de la SQ en service sur une communauté autochtone avaient demandé puis obtenu qu’on «double les patrouilles».
Décès d'un jeune Algonquin
Sandy Tarzan Michel, un résident de la communauté algonquine de Lac-Simon âgé de 25 ans, est décédé jeudi matin après avoir été atteint d’une balle à la tête par les forces policières autochtones de la réserve, mercredi soir. L’individu aurait menacé les policiers avec une arme blanche. Une enquête a été confiée à la SQ.
