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«Une décision erronée de la France» selon le Panama

La décision de la France de réinscrire le Panama sur sa liste des paradis fiscaux est «erronée» et «non nécessaire», car le gouvernement panaméen s'est «engagé à la transparence», a déclaré vendredi le président du Panama Juan Carlos Varela.

«Je veux qu'il soit bien clair que la décision prise par le gouvernement français est une mesure erronée et non nécessaire, encore plus à un moment où existe une communication entre les deux chefs d'État et où le monde demande la coopération multilatérale de tous les pays pour affronter des problèmes mondiaux», a dit le président devant des journalistes.

«Le Panama réaffirme son engagement à la transparence et, surtout, à continuer à lutter avec tous les pays pour arriver, par la coopération et la diplomatie, aux résultats recherchés», a ajouté le chef de l'État panaméen.

Les déclarations de M. Varela interviennent après l'annonce de la France, vendredi, de la réinscription du Panama sur sa liste des paradis fiscaux, à la suite des révélations faites dans le cadre du scandale des «Panama Papers», en arguant que cet État ne transmettait toujours pas les renseignements nécessaires à l'application de la législation.

La France avait retiré le Panama de sa liste de territoires non coopératifs le 1er janvier 2012, après la signature d'une convention avec les autorités panaméennes sur la lutte contre l'évasion fiscale.

La décision du gouvernement français de réinscrire le Panama parmi les paradis fiscaux doit prendre effet en janvier 2017.

L'enquête des «Panama Papers», réalisée par un consortium de journalistes internationaux sur la base de fichiers du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca, a mis au jour un vaste scandale de fraude et d'exil fiscal transitant par des sociétés panaméennes et impliquant de hauts responsables politiques, des sportifs ou des milliardaires.

Le président Varela a exclu pour le moment l'adoption par le Panama de mesures de rétorsion contre la France à la suite de sa décision de vendredi. Le dialogue, a-t-il dit, «est le premier mécanisme que l'on doit utiliser et dont on doit épuiser tous les ressorts».

M. Varela a assuré que le Panama «va procéder» à l'échange d'informations prévu avec la trentaine de pays avec lesquels il a des traités pour éviter la double imposition. Mais il a averti qu'il ne permettrait pas que son gouvernement traite ces questions bilatérales «sous une quelconque forme de pression».

Le président a annoncé la visite mardi prochain à Paris du ministre panaméen de l'Économie et des Finances, Dulcidio de la Guardia, qui doit présenter une position panaméenne «digne, respectueuse et ouverte au dialogue» et assurer que «le chemin que le Panama a choisi, celui de la lutte pour la transparence dans le pays, la région et dans le monde, est un chemin irréversible».

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