L’organisme québécois Vivre dans la dignité a mis en garde le gouvernement fédéral, qui s’apprête à déposer un projet de loi sur l’aide médicale à mourir, contre de possibles dérives.
«Après seulement quatre mois depuis le début de la loi qui a légalisé l’euthanasie au Québec, on assiste déjà au premier dérapage», a dit le directeur général de l’organisme lors d’un point de presse à Ottawa lundi, Aubert Martin.
Au début du mois de mars, le Collège des médecins du Québec (CMQ) a dû publier un avis dans lequel il a rappelé à ses membres qu’une tentative de suicide n’est pas un refus de traitement.
L’avertissement servait à rappeler à l’ordre des médecins qui ont choisi de ne pas réanimer des patients ayant tenté de mettre fin à leurs jours par intoxication, lorsqu’ils sont arrivés à l’urgence.
Cet exemple démontre bien, selon M. Martin, que le système de santé doit «soulager, et non tuer».
«Depuis le début on joue sur les mots en appelant aide médicale à mourir ce qui est en fait de l’euthanasie humaine», a-t-il ajouté.
Le gouvernement Trudeau est à rédiger la future loi encadrant l’aide médicale à mourir pour les personnes souffrant de maladies graves et irréversibles.
Le Parlement a jusqu’au 6 juin pour adopter cette mesure législative donnant suite à un jugement de la Cour suprême du Canada, qui a invalidé les articles du Code criminel interdisant l’euthanasie.
Or, l’organisme québécois Vivre dans la dignité continue de s’opposer fermement à toute forme d'encadrement de ce qu’il considère toujours être un «homicide».
«On parle d’une loi qui va permettre dans certaines conditions de tuer, ou d’aider à se tuer. Au lieu de promouvoir le suicide assisté, les gouvernements provincial et fédéral devraient travailler à améliorer les soins palliatifs», a martelé M. Martin.