Le Fonds monétaire international (FMI) a estimé mercredi que l'évasion fiscale mise au jour dans les Panama Papers était «simplement inacceptable» au moment où la planète traverse une période de difficultés économiques.
«Dans une situation où les perspectives économiques ne sont pas brillantes et où les populations doivent contribuer davantage aux finances publiques, il est tout simplement inacceptable d'avoir l'impression que les plus riches ne s'acquittent pas de leur juste contribution à ces efforts», a estimé Vitor Gaspar, directeur du département des Finances publiques au Fonds.
Le scandale des Panama Papers a mis au jour un vaste système d'évasion fiscale qui a soulevé une onde de choc mondiale et provoqué l'ouverture de nombreuses enquêtes et la démission du Premier ministre islandais.
La question de l'évasion fiscale «affecte tout le monde», a reconnu M. Gaspar, lors d'une conférence de presse dans le cadre de l'assemblée de printemps FMI-Banque mondiale (2016 Spring Meetings) organisée cette semaine à Washington.
Selon lui, la lutte pour la transparence financière a connu de «nombreux progrès», mais doit encore s'améliorer notamment en renforçant l'échange de données fiscales entre pays pour mieux repérer les abus.
Le FMI, a-t-il dit, est prêt à aider ses pays-membres à se doter des «systèmes nécessaires» de collecte d'informations afin que «que chaque contribuable puisse être confiant dans le fait que chacun paye sa juste contribution».
L'organisation Oxfam a appelé le FMI et la Banque mondiale à profiter de leur assemblée de printemps pour prendre des "actions décisives" contre l'évasion fiscale.
«Nous ne pouvons pas nous permettre de consacrer davantage de temps aux discours et aux paroles dénués de résultats concrets», a estimé l'ONG dans un communiqué.
Réunion à l’OCDE
Par ailleurs, de hauts responsables d'administrations fiscales de pays du monde entier se sont retrouvés mercredi à Paris sous l'égide de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dans la foulée des révélations des Panama Papers.