Le premier ministre Philippe Couillard s’est engagé jeudi à mettre tout en œuvre pour épingler les Québécois qui auraient pris part aux stratagèmes d’évitement fiscal mis à jour par les «Panama Papers».
«Je souhaite que le maximum de lumière soit fait, je souhaite, s'il y a des personnes ou des organisations au Québec qui utilisent ces techniques d'évitement fiscal, qu'elles soient identifiées, qu'elles aient à rendre des comptes», a déclaré M. Couillard en chambre.
Le premier ministre répondait à une question du chef du Parti québécois (PQ), Pierre Karl Péladeau, qui lui demandait ce qu’il compte faire pour éviter que les «fraudeurs dont les noms sont étalés publiquement dans les médias ne s’en tirent pas impunément».
M. Péladeau a soutenu que les «Panama Papers» offraient au gouvernement libéral une nouvelle occasion de montrer aux salariés et aux petites entreprises qu’il n’applique pas un système à deux vitesses lorsque vient le temps de récupérer les sommes dues à l’État.
«Nous avons questionné le gouvernement sur le scandale KPMG, sans obtenir de réponse. Le premier ministre n’avait rien à dire sur l’amnistie offerte à ces personnes fortunées qui se sont fait prendre à cacher de l’argent à l’île de Man», a rappelé le chef péquiste.
Pierre Karl Péladeau faisait référence à l’amnistie offerte par Revenu Québec à des clients multimillionnaires de KPMG s’étant adonnés à de l’évitement fiscal.
Le premier ministre avait indiqué qu’il avait les mains liées par une «entente de réciprocité sur cette question» entre Revenu Québec et l’Agence de revenu du Canada.
«Selon que c'est un ordre de gouvernement ou l'autre qui initie les procédures, l'autre suit. Alors, lorsque c'est le gouvernement fédéral qui initie les procédures, le gouvernement du Québec continue dans la même veine, et vice versa», avait dit le premier ministre.
Le cas de la Barbade
Par ailleurs, les élus de l’Assemblée nationale ont adopté à l’unanimité, jeudi, une motion du Parti québécois demandant au gouvernement fédéral de légiférer pour mettre fin aux pratiques d’évitement fiscal de certaines entreprises canadiennes à la Barbade.
«La Barbade est un paradis fiscal en raison d’une décision du gouvernement du Canada, a soutenu le porte-parole péquiste en matière de finances, Nicolas Marceau. C’est le gouvernement canadien qui a créé le problème, c’est donc le gouvernement canadien qui peut le corriger.»