Le gouvernement du Québec annonce un changement majeur pour désengorger les urgences des hôpitaux en mettant sur pied 50 supercliniques d'ici deux ans. Un modèle qui ne plaît pas complètement aux médecins omnipraticiens.
Les supercliniques qui seront ouvertes douze heures par jour offriront au moins 20 000 consultations annuelles, mais il pourrait y en avoir jusqu'à 60 000.
La prise de rendez-vous, qui pourra être électronique, se fera jusqu'à trois heures avant la fermeture. 80% des visites se feront avec des patients qui ne sont pas inscrits à un médecin de famille. Le ministre veut désengorger les urgences des hôpitaux.
«Il y a plus de trois millions de visites à l'urgence, dont environ 60% minimum devraient avoir eu lieu soit dans un GMF, soit dans une superclinique», a affirmé le ministre Barette.
Sur place, les services de radiographie, d'échographie, de prélèvement seront gratuits. Il offrira une aide financière annuelle variant entre 83 000 et 234 000 dollars par année à chaque superclinique, et l'embauche de six à 12 infirmières, selon le nombre de patients rencontrés.
«Alors, quand quelqu'un va appeler ou écrire pour avoir un rendez-vous un samedi ou un dimanche, et qu'on va lui dire oui, ça, ça va être un miracle», affirme Me Paul Brunet du Conseil pour la protection des malades.
Les médecins de famille, eux, auraient souhaité moins d'heures le soir la fin de semaine.
«L'expérience nous montre que, le samedi et le dimanche, les gens veulent consulter tôt. Ils consultent au début de la journée parce qu'ils sont disponibles», affirme Louis Godin, président de la Fédération des médecins omnipraticiens.
Pourtant, le ministre Barette croit sincèrement que les gens apprécieront.
«Quand ils verront qu'à côté de chez eux, il y a une clinique ouverte 12 heures par jour, le samedi soir à 5h, avec le petit qui fait de la température, ils vont aller à la superclinique plutôt qu'aller à l'urgence», a-t-il affirmé.