Des hommes qui pleurent à chaudes larmes, des femmes qui ne savent pas comment elles paieront leur épicerie, Hedia Annabi en a vu de toutes les couleurs depuis qu’elle travaille au Centre Eurëka, un organisme qui accompagne les chômeurs âgés de 40 ans et plus.
À l’occasion du 40e anniversaire de sa fondation, l’organisme le plus ancien de Montréal en matière d’aide aux chômeurs fait un survol de ce qui a évolué dans son mandat.
Qu’est-ce qui a changé depuis la création de l’organisme en 1976?
«Hélas, les préjugés par rapport à l’âge des travailleurs sont encore très présents. Plus le travailleur de 40 ans est éduqué, plus il doit attendre pour retrouver du travail. Il doit être réaliste et envisager le réalisable.»
Les employeurs ne misent pas sur leur expérience professionnelle ?
«L’employeur pense à rentabiliser son investissement. Il regarde la santé du candidat, l’obligation d’une mise à niveau de ses compétences. Bien des employeurs préfèrent embaucher des jeunes, avec la fausse idée qu’ils sont plus malléables. Ils oublient que les travailleurs dans la quarantaine et plus sont plus stables et qu’ils ont un bon réseau professionnel.»
Comment le Centre Eurêka aide-t-il ces travailleurs de 40 ans et plus ?
«On met en place une stratégie pour les remettre sur le marché du travail le plus rapidement possible. En tout premier lieu, on a besoin, de leur part, d’une volonté ferme de s’adapter à la réalité du marché du travail d’aujourd’hui. On travaille avec eux à la réécriture de leur curriculum vitæ. Ce n’est pas toujours évident de l’adapter à l’offre d’emploi convoitée.»
Combien de temps met une personne de 40 ans et plus pour retrouver un emploi satisfaisant ?
«Certaines personnes sont plus déterminées que d’autres. Chercher un emploi, c’est un travail à temps plein, pas à une seule journée par semaine. C’est une question d’attitude. Nous, on a un mandat de neuf mois avec la personne. Nous l’aidons à atteindre ses objectifs dans ce laps de temps.»