Le Sherbrookois Carl Gagnon-Bisaillon était de retour vendredi après un court, mais troublant périple à Fort McMurray en Alberta. Le jeune homme n'y aura passé que sept jours, mais gageons qu'il n'oubliera pas son passage.
«Au-dessus de toi, t'as un plafond de boucane et t'as du feu. C'est chaotique et oui tu as peur, mais je n'ai jamais craint pour ma vie. Le monde est vraiment resté calme. Il n'y a qu'une autoroute, si le monde perdait son sang-froid, ça deviendrait vraiment chaotique et là il y aurait eu des problèmes», raconte-t-il.
Le jeune footballeur de 25 ans s'était rendu sur place pour rejoindre l'équipe de football locale, mais les incendies l'auront poussé à revenir à la maison plus tôt que prévu.
Carl a réussi à se rendre à Edmonton avec un ami. C'est un autre joueur de football qui a accepté de le ramener vers le sud.
«Là, tu es 90 milles dans le bois, et le bois est en feu. Alors, tout le monde restait calme, mais... Et, là, ils évacuent, ils évacuent, et ils s'en vont vers le bas, vers le bas, vers le bas. Il y a du monde qui roulait sur l'autoroute et ils ne savaient même pas où ils s'en allaient. Il est 4h34. On n'est pas près de dormir» explique-t-il.
Au retour, ils ont dû faire escale dans un centre d'hébergement, avant de se rendre à Edmonton pour prendre l'avion. Mais toutes ses cartes, ses papiers d'identité sont restés là-bas.
«Il y avait un chat. Alors, j'ai dit: "bon, bien, tant qu'à faire, je vais aller le chercher". Alors, là, j'ai couru, mais c'est un chat qui a six mois. Avez-vous déjà essayé de "pogner" un chat qui capote, de six mois? C'est l'enfer, là! C'est comme essayer de "pogner" du vent. Un savon dans un bain. Alors, là, je courais après. Là, mon passeport est brûlé. Au moins, on a le chat. Mais je n'ai plus d'identité au Canada», raconte Carl.
Lorsqu'il est arrivé vendredi, ses parents et sa grand-mère étaient sur place pour l'accueillir.