Une forte proportion des 25 000 réfugiés syriens, arrivés au Canada depuis décembre, dépendraient des banques alimentaires et cette situation met une pression additionnelle sur plusieurs groupes d'aide.
Les banques alimentaires d'Ottawa disent que la demande s'est accrue, alors qu'une forte proportion des réfugiés installés dans la capitale se tourne vers leurs services. Chez Moisson Montréal, environ 2000 Syriens par mois ont recours aux denrées.
«Dernièrement, on a dû augmenter et doubler les volumes, dans plusieurs de ces organisations-là, de nourriture, pour subvenir à la demande pour les réfugiés», concède Jonathan Rodrigue, directeur de Moisson Montréal.
Le gouvernement fédéral tente de se défendre, mais le secrétaire parlementaire de l’Immigration affirme que les sommes nécessaires seront ajoutées pour corriger le tir.
«On est en train de vérifier si c'est un problème de montant ou si c'est un problème de gestion. On va voir comment nous allons distribuer le montant», dit Arif Virani.
Les réfugiés parrainés par l'État reçoivent l'équivalent de l'aide sociale, dit-il. Ce n’est donc pas surprenant qu'ils se tournent vers les banques alimentaires
«Un gros show de boucane»
L’opposition constate que le projet était ambitieux, mais aussi mal ficelé.
«L'obsession du chiffre du Parti libéral a fait en sorte que nous n’avons pas accueilli ces gens-là comme il se devait. Puis c'est le show de boucane, il fallait faire le plus vite possible pour avoir le gros chiffre et avoir la fin, fin, fin», accuse le député Gérard Deltell.
«Ils ont repoussé leurs délais en disant qu'ils voulaient bien faire les choses et on se rend compte que les choses ne sont pas forcément bien faites», rajoute Hélène Laverdière, députée de Laurier-Sainte-Marie.
Même si l'arrivée massive de réfugiés syriens au Canada ajoute une pression additionnelle, les dirigeants des banques alimentaires nous assurent qu'il n'y a pas de crise et qu'ils sont malgré tout en mesure de répondre à la demande.