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«C’était comme une zone de guerre»

De retour au Québec il y a à peine 48 heures, Nicolas Brisebois n’est pas prêt d’oublier les moments d’angoisse qu’il a vécus à Fort McMurray, où des incendies dévastateurs font rage depuis le début de la semaine.

Ce travailleur québécois, installé dans la ville albertaine depuis 15 ans, revient de l’enfer.

«C’est un désastre, c’est triste, je suis sans mot, c’est une véritable catastrophe», laisse-t-il tomber en entrevue à LCN.

Responsable de la maintenance de machinerie chez Suncor, M. Brisebois a l’habitude des feux de forêt dans cette région, mais celui-là est de loin le plus intense qu’il n’a jamais vécu. «Jamais d’aussi près, jamais aussi menaçant pour la vie des gens et pour leurs biens», assure-t-il.

Lundi, la fumée était de plus en plus dense et il commençait à être inquiet.

Le lendemain, sa compagnie a tenu une réunion d'urgence pour demander aux travailleurs de préparer leur équipement et leurs effets personnels en cas d'évacuation.

«Après la journée de travail, on est arrivé au camp et il y avait des centaines de personnes, des familles, des chiens, ce qu’on ne voit jamais dans un camp de travailleurs. On a fait tout notre possible pour aider les gens, en couchant deux ou trois par chambre.»

Entraide et solidarité

Il a décidé de partir pour laisser sa chambre à une famille. Il a raconté que personne ne savait où aller, la situation était complètement désorganisée. Lui et quelques collègues ont ensuite pris la route 63 en faisant monter à bord de leurs véhicules un maximum de personnes. Tout juste après leur passage, la route était fermée.

«C’était comme une zone de guerre, il y avait de la boucane très intense, le motel était encore en feu. C’était très impressionnant, c’est quelque chose qu’on voit dans les films, à la télé.»

«Malgré tout ce chaos, le monde était quand même calme et il y avait beaucoup d’entraide. Les gens apportaient de l’essence gratuitement à ceux qui en avaient besoin.»

Nicolas Brisebois, dont la femme et les enfants sont au Québec, admet avoir ressenti la peur et le stress une fois «que les flammes ont été derrière moi».

Il ne s’est pas ce que l’avenir lui réserve. «On est sans emploi pour une période indéterminée. Au début, ça devait être pour une semaine, mais maintenant on parle de plusieurs semaines. On ne le sait pas.»

«On est un peuple fort, on va se relever les manches», conclut-il, en invitant les Québécois à faire des dons à la Croix-Rouge.

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