Le déficit prévu de 113,2 milliards $ du gouvernement fédéral pour les cinq prochaines années est basé sur des «hypothèses irréalistes» selon l’Institut Fraser, qui estiment plutôt qu’il pourrait friser la barre du 200 milliards $.
Le déficit cumulé pourrait atteindre ce niveau «si on inclut des hypothèses plus réalistes quant à la croissance future des dépenses fédérales», a fait part jeudi Niels Veldhuis, président de l'Institut Fraser et co-auteur de l’étude «Moving Targets: Reestimating Federal Deficits and Debt-to-GDP through 2020/21».
Au cours des deux premières années, le gouvernement Trudeau prévoit augmenter les dépenses de programmes de près de 34 milliards $ ou 12,4%.
Mais par la suite, le gouvernement prévoit un ralentissement de la croissance de ces dépenses. Elles ne devraient s’accroître que de 2% par année en moyenne, une cible qui se situe en-dessous du taux de croissance moyen attendu (4,3%) de l’économie, de la population (3%) et de l’inflation (3%).
Selon le think-tank de Vancouver, une telle diminution des dépenses entraînerait une diminution des dépenses par habitant et une réduction de la taille du gouvernement au cours de trois des cinq années de ses prévisions quinquennales.
«Le gouvernement n’a pas fourni de détails sur la façon dont il allait réduire la croissance des dépenses après de telles hausses significatives au cours des trois premières années», souligne Charles Lammam, co-auteur de l’étude.
L’Institut Fraser a calculé ses prévisions de déficits en tenant compte notamment des dépenses par habitant.
Si le gouvernement ne fait que maintenir les niveaux de dépenses des programmes par habitant, le déficit atteindra 136,5 milliards $, soit 23,3 milliards $ de plus que ce qui est prévu.
D’un autre côté, si les dépenses du gouvernement fédérales augmentent de 6% plutôt que 2% tel qu’il est projeté, le déficit sur une période de cinq ans atteindra 196 milliards $.
«Selon n’importe quel scénario raisonnable, le déficit fédéral cumulatif au cours des cinq prochaines années sera substantiellement plus élevé que les 113,2 milliards $ prévus actuellement», soutient M. Veldhuis.