Le Québec reçoit trop d'immigrants et devrait réduire son objectif d'accueillir 50 000 nouveaux arrivants chaque année.
C'est l'idée lancée par le candidat à la chefferie du parti québécois Jean-François Lisée qui croit que malgré la pénurie de main-d'oeuvre, le Québec ne peut pas se permettre d'accueillir autant de nouveaux citoyens.
«Je brise un tabou, 50 000 par année c'est l'échec», lance le député de Rosemont en ajoutant que le Québec n'a tout simplement pas les moyens d'accueillir autant d'immigrants.
Jean-François Lisée accuse le gouvernement Couillard d'avoir déterminé arbitrairement ses objectifs en immigration: «Le chiffre de 50 000 est parfaitement idéologique, il a été inventé par un gouvernement libéral sous la pression des organisations patronales qui aiment ça avoir beaucoup de gens qui cherche un emploi parce qu'elles les payent moins cher.»
Si 50 000 est le chiffre de l'échec, quel est le chiffre de la réussite? Jean-François Lisée ne veut pas s'avancer et pour éviter toute partisanerie. Il croit que le mandat de le déterminer devrait être confié au vérificateur général qui s'est déjà penché sur la question dans son rapport en 2010. Le bureau du vérificateur avait alors écorché le ministère de l'Immigration sur le travail de sélection et de suivi des immigrants.
Le Québec est mal préparé pour répondre aux aspirations des immigrants, conclut le député péquiste, entre autres pour la reconnaissance des diplômes: «Ceux qui viennent, ils pensaient être ingénieur, ils sont chauffeurs de taxi, ils pensaient être infirmières, ils travaillent dans un café».
Il propose donc un système de prêt étudiant sur mesure pour que les nouveaux arrivants puissent se consacrer entièrement à la mise niveau de leur diplôme: «Une sorte de prêt étudiant pour les immigrants adultes qui viennent en se disant je veux réaliser mon rêve au Québec, ça me prend deux ans d'études de plus et je ne veux pas travailler à laver de la vaisselle pendant que je fais ça», explique-t-il.
Cette sortie de Jean-François Lisée arrive le même jour où Makka Kotto, le seul député péquiste issu de l'immigration, a donné son appui à son adversaire Alexandre Cloutier.