Citoyenneté et Immigration Canada s’est excusé vendredi soir pour la lettre remplie de fautes envoyée à un avocat de Montréal plus tôt ce mois-ci.
Le ministère a fait son mea culpa dans un courriel transmis à l’Agence QMI.
«Nous nous excusons des erreurs qui se trouvaient dans cette lettre. Nous prenons très au sérieux notre responsabilité de communiquer efficacement en français et en anglais. Nous avons déjà informé notre personnel de cesser d’utiliser cette lettre et notre bureau régional examinera toutes les lettres en français afin de s'assurer de leur qualité. Les agents qui examinent les dossiers sur lesquels les documents de correspondance sont fondés sont parfaitement bilingues.»
La nouvelle de ces nombreuses fautes, pas moins de 17 dans une missive d’à peine 100 mots, avait été rapportée par l’Agence QMI tôt vendredi matin.

Au début mai, l’avocat montréalais Stéphane Handfield a sursauté lorsqu’il a ouvert une lettre de Citoyenneté et Immigration Canada, rédigée dans un français approximatif.
Cette méconnaissance du français lui fait craindre que l’agent responsable de son dossier n’ait pas les compétences linguistiques appropriées pour en comprendre le sens.
S’il perd sa cause, le client de Me Handfield risque le renvoi dans son pays d’origine, où sa vie serait menacée.
Interrogée à ce sujet, la ministre fédérale responsable des langues officielles, Mélanie Joly, a qualifié l’incident de «totalement inacceptable».
«On va corriger la situation et surtout, on va s’assurer que ça ne se reproduise plus», a souligné Mme Joly, au cours de la journée, vendredi, ajoutant avoir été «choquée de la situation».
La ministre Joly se dit «très consciente» des enjeux soulevés par l’avocat Handfield. «C’est pour ça que c'est inacceptable», a-t-elle insisté.
Pas les premières erreurs
Le président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, Maxime Laporte, ne s’étonne plus des accrocs au français dans l’appareil fédéral. Selon lui, plusieurs politiciens ne prêchent pas par l’exemple.
«Le gouvernement canadien n’en est pas à une première erreur d’orthographe. On a même un premier ministre qui ressemble parfois à une faute d’orthographe ambulante, ou à un anglicisme ambulant», laisse-t-il tomber.
Le Commissariat aux langues officielles dit rappeler «régulièrement» à l’ordre certains ministères.
Les institutions fédérales «doivent offrir des services de qualité égale dans les deux langues officielles», a commenté le commissariat.
Le Canada est officiellement un pays bilingue depuis l’adoption de la Loi sur les langues officielles en 1969.
En faire respecter ses principes constitue encore aujourd’hui un combat de tous les instants, a rappelé le commissaire Graham Fraser dans son rapport déposé cette semaine.
Durant ses dix années de mandat, M. Fraser a comparé la défense des minorités linguistiques au Canada comme de se trouver «à contresens dans un escalier roulant».Avec la collaboration de Camille Gaïor