Le Regroupement des travailleurs autonomes Métallos (RTAM-Métallos), l’une des plus importantes associations de chauffeurs de taxi au Québec, demande le retrait de l’amendement qui permettrait à l’entreprise Uber de poursuivre temporairement ses activités au Québec.
Le syndicat soutient que la proposition d’amendement au projet de loi 100 du ministre des Transports, Jacques Daoust, consacrerait l’existence de deux régimes de permis, l’un pour les chauffeurs de taxi et l’autre pour ceux d’Uber.
«Si cet amendement est adopté, on pourrait désormais faire entrer par la porte d’en arrière ce que tout le monde trouve inacceptable par la porte d’en avant», a soutenu le porte-parole du RTAM-Métallos, Benoit Jugand.
Jacques Daoust a proposé mercredi un amendement à son projet de loi sur l’industrie du taxi qui donnerait à Uber 90 jours pour s’entendre avec le gouvernement sur un projet-pilote.
La multinationale Uber pourrait ainsi poursuivre ses activités au Québec tout au long de l’été, à condition cependant de payer des taxes et impôts sur chaque course.
Le ministre des Transports mise sur ce compromis pour faire adopter sa proposition législative avant la fin de la session parlementaire, prévue vendredi.
M. Daoust semble avoir remporté son pari puisque la Coalition avenir Québec, qui menaçait de retarder l’étude du projet de loi, a indiqué mercredi qu’elle ne s’opposerait pas à son adoption rapide, et ce, même si elle entend voter contre.
Les chauffeurs de taxi ont prévenu le gouvernement qu’ils perturberaient le Grand Prix de Formule 1 de Montréal si le projet de loi 100 n’était pas adopté d’ici vendredi.
La proposition législative forcerait Uber à payer la TPS et la TVQ sur chaque course. Elle obligerait également ses chauffeurs à détenir une licence de taxi et un permis de conduire Classe 4C. Le texte de loi prévoit l’octroi de pouvoirs additionnels aux autorités pour imposer des amendes salées, saisir des véhicules et suspendre les permis de conduire des chauffeurs illégaux.