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Le AR-15, une arme de chasse comme les autres

L’homme à l’origine de la pétition controversée visant à déclassifier le type d’arme qui a servi à abattre 49 personnes dans un club gai d’Orlando persiste et signe. Le AR-15 n’est pas plus dangereux que d’autres fusils semblables et qui sont en ce moment entre les mains des chasseurs.

«Cette pétition n’a fait sourciller personne avant cette tuerie, laisse tomber au téléphone Marc Bennett, depuis son domicile de Terre-Neuve-et-Labrador. L’intérêt pour ce fusil, depuis qu’un lunatique s’en est servi pour tuer le plus de gais possible, est assez surprenant.»

Déposée à la Chambre des communes le 13 mai dernier par le député conservateur Bob Zimmer, la pétition, aussi populaire que controversée, a recueilli plus de 25 000 signatures, s’enorgueillit M. Bennett. Près de 2300 Québécois y ont adhéré.

L’objectif est de désigner à nouveau la carabine AR-15 comme une arme sans restriction, afin de permettre aux chasseurs de s’en servir.

Le député Zimmer a emprunté les portes arrière afin d’éviter les journalistes au Parlement cette semaine, mais Marc Bennett, lui, ne se fait pas prier pour défendre son initiative, malgré la tuerie d’Orlando.

Le militant, qui possède deux fusils AR-15, précise que l’arme convient parfaitement à la chasse.

«Il est moderne, léger, très polyvalent et il n’est pas dispendieux: il se vend environ 600 $ au Canada», a-t-il énuméré.

En plus de ces avantages, le AR-15 n’est pas plus menaçant que d’autres armes semi-automatiques sans restriction, comme le Ruger Mini-14, utilisé par Marc Lépine, l’auteur de la tuerie de Polytechnique. La différence entre les deux armes est essentiellement esthétique, insiste-t-il.

«Si le AR-15 était fait le bois, comme le Mini-14, on n’en parlerait pas en ce moment», a-t-il souligné.

M. Bennett a précisé que la version canadienne de l’AR-15 est bien moins puissante que celle vendue aux États-Unis, alors que des chargeurs de cinq balles, au lieu de trente, sont utilisés.

Il a aussi rappelé que les acheteurs d’armes à feu canadiens font l'objet d'une vérification systématique de leurs antécédents judiciaires, contrairement aux États-Unis.

Autre différence notable entre les deux pays, selon M. Bennett: le cours de sécurité dans le maniement des armes à feu qui est obligatoire au nord du 49e parallèle.

«Je ne vais pas me faire d’amis en disant cela, mais le Canada a sans doute une bonne approche, considérant le taux relativement peu élevé de crimes commis avec des armes à feu au pays», a-t-il admis.

En début de semaine, le ministre de la Sécurité publique Ralph Goodale a confirmé qu’il ne donnerait pas suite à la pétition. Cette position a reçu l’appui de députés de tous les partis, y compris du côté conservateur.

«Je ne suis pas en accord avec la pétition qui a été déposée et nos pensées vont d’abord et avant tout aux victimes d’Orlando», a affirmé mardi le député de Québec, Gérard Deltell.

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