Trois regroupements importants du monde des affaires ont réagi lundi soir à l’annonce d’une entente entre le ministre fédéral des Finances et ses homologues de huit provinces sur un projet de modifications au Régime de pensions du Canada.
Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) s’est dit inquiet «des nouvelles orientations pour le Régime de pensions du Canada (RPC) et de ses impacts sur l'économie canadienne», ajoutant toutefois apprécier «la prudence du gouvernement du Québec, qui tient compte des préoccupations légitimes de plusieurs intervenants québécois».
«S'il est important d'encourager l'épargne pour la retraite, une solution universelle ne répond pas aux besoins et risque, au contraire, d'avoir un impact négatif sur l'activité économique, l'emploi et les salaires, a déclaré Yves-Thomas Dorval, président-directeur général du CPQ. Il faut éviter l'épargne forcée de manière étatique, appliquée globalement sur l'ensemble des employés et des employeurs, car le besoin d'épargne n'est pas généralisé, tel que démontré par plusieurs analyses, et il est préférable de cibler les bonnes initiatives à cet égard.»
Le CPQ a ajouté qu’il existe «d'autres solutions d'épargne que celui du régime public, comme l'investissement immobilier ou les cotisations à des CELI, des REER ou encore des RVER, qui commencent à être implantés au Québec».
De son côté, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) a dit être «rassurée que l'entente intervenue aujourd'hui (lundi) entre les ministres des Finances du Canada, qui vise un rehaussement des seuils de gains admissibles, n'ait pas d'incidence sur le régime qui prévaut au Québec».
La FCCQ dit saluer «le fait qu'en ne ratifiant pas cette entente», le ministre des Finances, M. Carlos Leitao favorise pour le Québec une «solution un peu différente».
«Le Régime des rentes du Québec (RRQ) demeure le plus généreux au pays et a déjà amorcé un processus de hausse graduelle de ses taux. Une hausse supplémentaire des taux de cotisation aurait augmenté le fardeau financier des entreprises, notamment des PME, et aurait compromis leur compétitivité», a précisé Stéphane Forget, président-directeur général par intérim de la FCCQ.
Des conséquences négatives, dit la FCEI
Pour la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), l’entente aura des «conséquences négatives importantes» sur les travailleurs et l’économie du Canada.
Selon Simon Gaudreault, économiste principal à la FCEI, les changements annoncés, dont les hausses de cotisations, «sont susceptibles de compromettre les salaires, les heures et de travail et les emplois des travailleurs».
M. Gaudreault a salué l’approche plus prudente du Québec.
«Nous entendons participer activement aux discussions concernant l'avenir du RRQ. Dans ce genre de réflexion, il est crucial de garder en tête la réalité et les préoccupations des PME, car toute décision au sujet des taxes sur la masse salariale peut avoir de grands impacts sur l'emploi et l'économie en général», a-t-il dit.