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La Ville de Québec n’éliminera pas les pitbulls

 - Agence QMI

Les propriétaires de pitbulls à Québec n’auront pas à se départir de leur bête le 1er janvier prochain. Le maire de Québec a confirmé sa volte-face, lundi, préférant s’en remettre au gouvernement Couillard qui aura le fardeau de légiférer.

Le règlement controversé, annoncé par le maire Régis Labeaume sur sa page Facebook le 16 juin dernier, ne sera finalement «jamais adopté», a-t-il confirmé en conférence de presse, quelques heures après la manifestation d’une quarantaine de propriétaires de pitbulls devant l’hôtel de ville.

Le maire de Québec avait déjà assoupli sa position le 20 juin, promettant aux gens qu’ils pourraient garder leurs pitbulls s’ils «prouvent que leur chien n’est pas dangereux». Il disait alors avoir délibérément voulu donner un «électrochoc» en provoquant le débat à l’échelle de la province pour forcer la main du gouvernement.

Lundi, il a toutefois été beaucoup plus clair sur ses intentions. «On a marqué le point. À partir de maintenant, ça va bouger. On a déjà dit que ce règlement-là ne serait jamais adopté. Il n’y a rien de neuf là-dedans. On n’éliminera pas les pitbulls. On a voulu frapper fort pour que ça bouge (et) on va s’insérer dans le travail gouvernemental», a-t-il déclaré.

L’opposition n’a pas manqué de souligner le «recul» du maire qui aurait dû consulter des experts avant de faire sa première sortie fracassante qui a révolté de nombreux citoyens craignant de devoir euthanasier leur animal.

Le maire a minimisé l’affaire, reprochant au chef de l’opposition Paul Shoiry de ne pas avoir compris entre les lignes ce que tout le monde avait compris, selon lui. «On n’a pas reculé. On a annoncé ‘‘drette’’ là qu’on voulait qu’il y ait des garanties (pour la sécurité). Tout le monde avait compris qu’on n’exterminerait pas les pitbulls. C’était rendu qu’on envoyait les chiens au four crématoire. C’était la folie. J’ai entendu le mot génocide, voyons donc !», a-t-il déclaré en soirée lors de la séance du conseil.

Les propitbulls célèbrent leur «victoire»

Les initiateurs de la manifestation à l’hôtel de ville célébraient leur «victoire» en soirée sur Facebook. Très émotif, Patrick Marceau s’est pointé au micro pour inviter le maire Labeaume à faire attention à son «meilleur ami», qu’il aime autant sinon plus que sa copine. «Le plus important dans ma vie, c’est mon chien puis ma blonde», avait-il lancé plus tôt.

«Je ne conteste pas votre amour pour votre chien. Je respecte votre façon d’aimer, mais si vous voulez garder votre blonde, changez un peu de discours...», lui a répondu le maire de Québec sur un ton amusé.

Le maire espère néanmoins adopter un nouveau règlement plus sévère d’ici la fin de l’année. La Ville travaillera main dans la main avec le comité d'experts formé par le gouvernement envers qui il a «100 % confiance» pour trouver des solutions visant à resserrer le contrôle des chiens dangereux.

Un «vide» juridique de plusieurs mois

L’opposition lui a reproché d’attendre plusieurs mois avant d’agir pour protéger la population et a rappelé aux citoyens, lors de la séance du conseil, que la Ville et les policiers possèdent déjà «les outils» pour agir afin de contenir un chien jugé dangereux.

«Il ne faudrait pas tomber dans un vide... et ne rien faire pendant les prochains mois. J’aimerais dire à la population que la Ville de Québec a déjà un règlement. Si les gens sont témoins du comportement d’un animal dans leur voisinage, ils peuvent appeler la police», a insisté Paul Shoiry.

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