De nouveaux questionnements sont soulevés sur l'aide médicale à mourir. TVA Nouvelles a appris que le Collège des médecins demande une rencontre avec la Commission sur les soins de fin de vie.
Le Collège veut, entre autres, savoir pourquoi certains médecins sont soupçonnés d'avoir accordé trop rapidement l'aide médicale à mourir.
Les médecins sont de plus en plus prudents quand il est question d'interpréter la fin de vie.
«Dans la loi québécoise, il n'y a aucun délai maximal qui est prévu», explique le Dr Yves Robert, secrétaire du Collège des médecins.
Selon lui, la Commission sur les soins de fin de vie se demande si certains patients n'ont pas reçu trop rapidement l'aide médicale à mourir.
«Ce qu'ils posent comme question, c'est que le patient ne semble pas être en fin de vie. Bien, dites-nous sur quelle base vous vous basez pour dire que le patient était en fin de vie», poursuit le Dr Robert.
Le Collège des médecins a reçu neuf lettres à ce sujet. Le Collège demande une rencontre avec la Commission. Elle devrait avoir lieu au plus tard au mois d'août. La Commission écrit qu'elle n'a pas envoyé de lettres aux médecins à ce sujet et qu'elle vérifie le respect de l'article 29 de la loi.
Selon nos informations, la Commission semble douter que certains patients étaient aptes à consentir. Elle se demande si les deux médecins au dossier étaient indépendants l'un de l'autre, mais aussi, si le patient était réellement en fin de vie.
«Il y a un élément de confusion, de divergence d'interprétation, qui pourrait faire en sorte que, dans certains milieux, on retarde davantage en donnant un pronostic de vie un peu plus long que ce que le patient croit», affirme le Dr Robert
La Dre Chantal Vallée, qui est interniste, ne s'offusque pas des demandes de précisions de la Commission. Quant à la fin de vie, elle la définit de la façon suivante.
«La fin de vie, c'est quand on est capable de dire que le patient qu'on a devant nous, de façon inexorable, bien malgré ce que, moi, comme médecin, je peux apporter, va de toute façon décéder», dit-elle.
Tout ce débat n'empêchera pas la Dre Vallée d'offrir encore l'aide médicale à mourir.