À court terme, la tragédie de Lac-Mégantic aura eu un impact plus important sur le nombre d’emplois que sur les revenus des entreprises de la municipalité.
En 2014, la municipalité de Lac-Mégantic a fait réaliser une étude par la firme Raymond Chabot Grant Thornton (RCGT) pour mesurer l’impact économique de la tragédie. L’étude portait sur les six mois suivant la tragédie, soit de juillet à décembre 2013.
RCGT a récolté de l’information auprès de 375 organisations à vocation économique. En 2012, ces organisations embauchaient 2946 personnes et généraient des revenus totaux de 908,4 millions $.
Près de la moitié (48%) des ces organisations ont été affectées par la catastrophe, du fait que leurs installations ont été détruites par l’incendie ou à la suite de celui-ci ou étaient confinées à l’intérieur du périmètre de sécurité.
Pendant les six mois suivant l’incendie, la municipalité a perdu 5,2% des emplois totaux. La moyenne d’emplois est passée de 2946 en 2012 à 2793 pour la période concernée, soit une perte de 153 emplois.
En ce qui concerne le chiffre d’affaires de l’ensemble des organisations, il est passé de 454,2 millions $ pour les six mois entre juillet et décembre 2012 à 444,5 millions $, une diminution de 9,7 millions $ ou 2,1%.
RCGT note que l’impact économique de la tragédie s’est fait ressentir différemment selon le secteur d’activité. Ainsi, la tragédie a eu des impacts négatifs plus significatifs sur le chiffre d’affaires des entreprises d’hébergement et de restauration, de services immobiliers et de location, de commerce de détail et d’autres services.
Certains secteurs d’activité n’ont pas été touchés par l’événement, du fait que les opérations des organisations n’étaient pas localisées au centre-ville ou que leur clientèle n’avait pas à s’y déplacer. Parmi eux, on relève le commerce de gros, la construction, la fabrication de produits en bois, le transport et l’entreposage, de même que les services financiers et d’assurance.
RCGT a aussi mesuré l’impact de l’incendie sur le tourisme.
Le nombre total de visiteurs pour les six mois de juillet à décembre a chuté de 52% par rapport aux années 2011 et 2012, pour un total de 3584 visiteurs.
Quant aux dépenses des visiteurs, elles ont diminué de 58% pour s’établir à environ 578 000$, estime le cabinet comptable.
La municipalité a essuyé une perte de revenus de taxes foncières évaluée à près de 363 000$ en 2013 et d’environ 683 000$ en 2013. Ces pertes ont toutefois été remboursées par le gouvernement du Québec.