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«Un complot très diabolique, très méchant»

Les Américains sont sous le choc au lendemain de la mort brutale de cinq policiers dans une attaque perpétrée à Dallas par au moins un tireur, qui a voulu tuer des Blancs en réponse aux abus de la police contre les Noirs.

TVA Nouvelles s’est entretenu via Skype avec un Québécois qui habite à environ 30 km du centre-ville de Dallas et qui a suivi les événements d’heure en heure.

«Tout allait très bien de façon pacifique entre 19h et 21h pendant la principale manifestation. On a même vu circuler sur Facebook des photos de deux policiers, un afro-américain et un blanc, entourés d’un manifestant noir qui scandait "No peace, no justice". C’était vraiment très harmonieux», raconte Erik Prémond, qui était à la maison hier soir.

Erik Prémond

Capture d'écran TVA Nouvelles

«Puis, à 21h, tout a éclaté. Ce qui est vraiment triste, c’est que les gens avaient déjà commencé à s’en retourner à la maison, après une manifestation qui s’était déroulée avec beaucoup de classe dans une ville qui a toujours été reconnue pour son charme. C’est à ce moment que l’attentat est arrivé», relate-t-il.

La fusillade, au cours de laquelle le principal suspect a été tué par une unité d’élite, a aussi fait neuf blessés, dont sept agents des forces de l’ordre.

«L’attentat était calculé par un franc tireur qui avait même été formé par l’armée des États-Unis. Il se trouvait sur un étage plus élevé, c’était donc une cible facile», explique M. Prémond.

Dans la vidéo ci-dessous, voyez l'entrevue d'Erik Prémond au TVA 17h

 

Tuer le maximum de Blancs

«Comme la manifestation était finie, il n’y avait plus de tension et les policiers n’étaient plus sur leurs gardes. C’était évident que c’était là qu’il fallait frapper, c’était très intelligemment penser. C’est un complot très diabolique, très méchant. Le tireur l’a dit qu’il voulait tuer le maximum de Blancs possible», se désole-t-il.

Aujourd’hui, il constate que la tristesse, la peur et la méfiance s’entremêlent dans la population, en reconnaissant que sa ville d’adoption vit sa plus grande tragédie depuis l’assassinat de John F. Kennedy, en 1963.

«Il a fallu que j’explique ça à ma petite fille, qui s’est couchée terrifiée. Quand les représentants de l’autorité qui sont censés te protéger se font abattre en public, et que maintenant, ils ne sont plus là, c’est l’anarchie.»

M. Prémond compte s’accorder un répit en famille dès le début du week-end, question de s’éloigner de ce sentiment de «tristesse» dans lequel est plongée la métropole texane.

Le Québécois d’origine conclut en soulignant que sa ville est remplie de bons citoyens, des Noirs et des Blancs, qui ne sont pas racistes. «Arrêtons les préjugés, on va tous se tendre la main. C’est un appel à l’union et si une ville est capable de le faire, c’est bien Dallas.»

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