Tondre l’herbe, mais aussi collaborer à des activités de yoga, des pique-niques et des spectacles pour enfants, tel sera le mois bien rempli de huit moutons arrivés samedi au parc du Pélican dans l’arrondissement de Rosemont à Montréal.
«Pour le yoga, être à proximité des moutons est quelque chose d’assez zen», a expliqué la bergère urbaine Marie-Ève Julien Denis et fondatrice du projet Biquette à Montréal.
Jusqu’au 7 août, le parc du Pélican sera un endroit où on trouvera plusieurs activités tournant autour de l’agriculture urbaine et de l’élevage ovin.
On pourra y suivre des ateliers de macramé avec de la laine et confectionner des marionnettes avec du feutrage. En plus d’assister à des contes et spectacles pour enfants, il sera possible de faire des pique-niques avec discussions thématiques et même des séances de yoga.
Une projection de documentaire sera aussi à l’horaire au courant du mois, en lien avec le thème de l’agriculture paysanne.
Transhumance
Les citoyens pourront également participer à une petite transhumance, soit la migration des moutons vers les parcs Rosemont et Jean-Duceppe. Les bêtes suivront les bergères sur les trottoirs et ruelles du quartier, dans un enclos mobile, pour aller y brouter l’herbe.
«Traditionnellement, c’est une fête dans les Alpes. C’est quand les moutons partent de la plaine pour aller en montagne», a mentionné la bergère.
«Moutondeurs»
Biquette à Montréal constitue le premier projet d’écopâturage au Québec.
«Ça a tellement d’avantages écologiques, notamment la réduction des émissions de carbones en n’utilisant pas la tondeuse, explique Mme Julien Denis. Ça contribue à l’amélioration de la biodiversité. Les moutons vont naturellement fertiliser le sol et leur engrais est l’un des meilleurs.»
Le fumier sera redistribué aux jardins collectifs du quartier Rosemont-La Petite-Patrie.
Accès à la campagne
Pour la bergère, ces activités du projet pilote de l’arrondissement sont une porte ouverte sur le monde rural.
«Ce n’est pas tout le monde qui peut se permettre de sortir de la ville pour aller voir des animaux. Ça fait du bien aux gens et ça joue sur la qualité de vie», ajoute Mme Julien Denis.
Elle et sa collègue Laurence Barchichat se relayeront jour et nuit pour garder un oeil sur le troupeau, qui provient d’une ferme de Mont-Laurier.