De nombreuses personnes et chiens ont répondu dimanche à l’appel de l’organisme Protection Pitbull qui a organisé une manifestation au centre-ville de Montréal pour exprimer son désaccord avec les mesures qu’envisage de prendre le gouvernement Couillard à l’encontre de cette race de chien.
Quelques centaines de manifestants, laisse et pancarte en main, ont convergé à 11 h 30 vers le parc en face de l’hôtel de ville où était fixé le point de rassemblement. Une marche jusqu’au square Victoria sur la rue Saint-Jacques Ouest s’est mise en branle vers 12 h 30.
Les organisateurs estiment que les pitbulls ne sont pas plus dangereux que les autres chiens.
«Nous devons payer pour des propriétaires qui n’ont pas su encadrer leur chien», a dit une organisatrice.
«Je suis contre les mesures anti-pitbull, a dit une manifestante. Parce que bannir une race, ce n’est pas une solution qui est préconisée par les experts.»
Depuis le début de l’été, plusieurs incidents incriminants des pitbulls ont été recensés dans la province. Le 17 août, la Ville de Montréal a déposé un projet de règlement indiquant qu’aucune nouvelle bête de type pitbull ne sera tolérée à Montréal.
Depuis 2005, ces chiens sont interdits en Ontario et le gouvernement Couillard n’exclut pas cette possibilité.
Une avocate pro-pitbulls
L’avocate Anne-France Goldwater qui participait à la manifestation trouve qu’il est «illogique» et «irrationnel» de bannir une espèce de chien. «Comme si l’apparence d’un animal détermine sa dangerosité! a-t-elle dit en entrevue. Ce n’est pas fondé sur quelque donnée scientifique que ce soit.»
Me Goldwater entend fonder une alliance d’organisations de défenseurs des droits des animaux pour «entamer une attaque devant les tribunaux contre toute législation qui discrimine selon l’apparence d’un animal».
Le conseiller municipal Sterling Downey était aussi de la manifestation. Il estime que le maire de Montréal fait de la «politique de panique (panick policy making)» avec les nouvelles mesures anti-pitbulls.
«On est en train de remplacer un règlement non appliqué, par un règlement non applicable! a-t-il déclaré. Il recommande de s’inspirer de la Ville de Calgary, qui mise, selon lui, sur la responsabilité des propriétaires et ne discrimine pas contre certaines races de chiens.