Des défenseurs des pitbulls ont poursuivi le maire Denis Coderre jusqu’à un événement d’épluchette de maïs ce dimanche, sur le Plateau-Mont-Royal, pour contester le règlement plus strict sur le contrôle des chiens qui devrait être adopté dans deux semaines.
«Les voitures tuent beaucoup de gens et on ne les bannit pas pour autant, c’est quand même ridicule», a indiqué Claire Dupuis à propos du règlement plus strict sur la gestion animalière qui sera présenté pour adoption le 26 septembre prochain au conseil municipal. Cette Montréalaise se trouvait dimanche aux côtés d’une vingtaine de propriétaires de pitbulls ou de sympathisants venus faire part de leur mécontentement au maire à l'occasion de l'épluchette de la rentrée du Plateau-Mont-Royal.
Les protestataires se questionnaient entre autres sur la définition du type de chien pitbull. «C'est flou, a soulevé la citoyenne Maryse Ménard. C'est basé sur des traits morphologiques, on veut savoir quelles sont les balises, par exemple dans le cas de certains croisements.»
Arrivée du maire
Dès son arrivée sur place, le maire de Montréal s’est adressé à eux et a répondu à leurs questions. «Gouverner c’est choisir, j’ai pris une décision, leur a-t-il notamment indiqué. On peut être en accord ou pas. J’essaie de vous expliquer simplement qu’on avait un comité d’experts réunis depuis 2012 et qu’on a mis sur pied une réglementation qui se veut selon moi sensée et équilibrée tant au niveau de la perception que de la sécurité réelle pour la population.»
Si le règlement est adopté le 26 septembre, les chiens dangereux et les nouveaux chiens de type pitbull seront interdits sur tout le territoire de la Ville de Montréal. Les propriétaires actuels de ce type de chiens auront l’obligation de demander un permis spécial de garde d’ici le 31 décembre 2016 au risque de ne plus pouvoir garder leur chien au 1er janvier 2017.
Des preuves
Ces propriétaires devront prouver qu’ils résident à Montréal, qu’ils possédaient l’animal à la date d’entrée en vigueur du règlement et qu’ils n’ont pas d’antécédents judiciaires principalement liés à la violence. Enfin, sera exigée une preuve de stérilisation, de micropuçage et d’immunisation contre la rage de leur animal.
Dans un communiqué du 17 août dernier, la Ville indiquait qu'un type de chien pitbull se définissait comme un chien de «race Pit bull terrier américain, Terrier américain du Staffordshire ou Bull terrier du Staffordshire, un croisement d'une de ces races et d'un autre chien, ou un chien qui présente plusieurs caractéristiques morphologiques d'une de ces races ou croisements».
La semaine dernière, une manifestation avait déjà réuni de nombreux amis des pitbulls au centre-ville, qui répondaient à l’appel du groupe Protection Pitbull.