Les parents d'une adolescente en fugue lançaient en février dernier un cri du cœur pour tenter de retrouver leur fille.
Sept mois plus tard, Sarah Hauptman va beaucoup mieux, après avoir réalisé qu'elle était sous l'emprise d'un gang de rue.
«Aujourd'hui, c'est sûr, je me sens vraiment bien», lance Sarah, dans un témoignage exclusif à TVA Nouvelles.
La jeune femme revient de loin. Tout a commencé par une simple fréquentation sur Facebook où elle est abreuvée de compliments.
«Ah, tu es belle, t'as des beaux yeux. Tu sais, tout ce que des filles voudraient entendre.»
L'adolescente résidait au Centre jeunesse de Laval, mais lors d'une sortie provisoire chez ses parents, elle s'est enfuie.
«Mes parents, je faisais souvent ça avant. Je leur donnais un bisou "bonne nuit, je vous aime" et dès qu'ils allaient dormir après, je partais. Je prenais tous mes bagages et je partais. J'organisais tout ça sur Facebook», relate-t-elle.
Ramenée par les policiers
Pendant huit jours, son visage a fait les manchettes. Elle savait que ses parents la voyaient aux nouvelles. «Moi, ça ne me faisait rien. Ça me faisait, oui, j'étais stressée, mais juste stressée de me faire trouver.»
Et comment s’est-elle sentie lorsque les policiers l'ont ramenée? «Fâchée. Vraiment beaucoup fâchée», laisse tomber l’adolescente.
À son retour de fugue, elle a été placée dans l'unité intensive.
«Dès que tu arrives, par exemple, de ta fugue, tu rencontres juste une travailleuse sociale.»
Pas de psychologue ni thérapie? «Non, du tout. Je rageais. Je faisais des réflexions.»
Quand on lui demande ce qui l'a aidée à passer au travers, Sarah n’hésite pas: «Tout le soutien de mes parents, qu'ils ont eu auprès de moi parce que je m'en rends compte aujourd'hui. Tu sais, je mettais ma rage sur mes parents, mais eux, là-bas, qui étaient avec moi, eux, ils s'en foutent de moi!»
Des parents soulagés
Ses parents sont fiers du cheminement accompli par leur fille. Soulagés, surtout, que cette difficile épreuve soit derrière eux.
«C'est un tourbillon; c'est un cauchemar que je ne souhaite pas à mon pire ennemi», admet le père de Sarah.
«Il faut garder espoir. Il faut défoncer tous les murs», enchaîne sa mère, Josée Chaput.
Sarah a repris l'école et travaille à temps partiel. Elle souhaite que son témoignage puisse aider d'autres adolescentes.
«J'ai vraiment eu un déclic dans ma tête. Je me rends compte de tout ce que j'ai fait. Je me rends compte aujourd'hui de tout le mal que j'ai fait à mes parents et c'est aujourd'hui que je m'en excuse.»
-D’après un reportage Marie-Christine Bergeron