Le maire de Montréal, Denis Coderre, demande qu’un fonds soit dédié au rachat des 6500 permis de taxi du Québec afin de compenser les pertes financières des propriétaires.
Cette opération pourrait coûter plus de 1,15 milliard $, alors que la moyenne des permis transférés au Québec entre avril 2015 et mars 2016 est de 154 000 $, selon la Commission des transports du Québec. À Montréal, elle est de plus de 177 000 $. En 2011-2012, ces permis valaient en moyenne près de 190 000 $.
«J'ai réitéré mes préoccupations au ministre [des Transports| pour les chauffeurs propriétaires, mais aussi pour les chauffeurs qui ne sont pas propriétaires, parce qu'ils ont investi beaucoup dans les permis», a indiqué M. Coderre lors de la séance du Comité exécutif.
Le maire Coderre a d’ailleurs indiqué que le ministre des Transports, Laurent Lessard, semblait ouvert à la création d'un tel fonds.
D’autres redevances
L'actuel projet pilote avec Uber prévoit que chaque course rapporte des redevances allant de 0,90 $ à 1,26 $, en fonction des blocs d'heures travaillées par les chauffeurs Uber. Ce fonds serait consacré notamment à l’amélioration de l'industrie du taxi, comme le financement de caméras de surveillance dans les voitures de taxi.
«On doit trouver une solution pour ceux qui vont vivre des pertes énormes concernant les permis», croit le maire.
Des rachats qui datent
Le dernier plan de rachat orchestré par Québec date du milieu des années 1980, quand le quart des permis a été retiré du marché. Les coûts ont été entièrement assurés par les chauffeurs qui désiraient rester dans le marché.
Rappelons que les premiers permis de taxi ont été délivrés à Montréal vers 1915 et le gouvernement provincial a pris en charge l’émission et le contrôle du nombre de permis en 1973.
Par ailleurs, la Coalition avenir Québec a demandé un décret éliminant le délai de 20 jours devant s'écouler avant l'entrée en vigueur de l'entente conclue il y a une semaine, qualifiant la situation de «Far West».