Malgré des coûts estimés à 4 milliards $, le troisième lien entre Lévis et Québec est «toujours aussi pertinent», estime Gilles Lehouillier.
C’est ce que le maire de Lévis a affirmé, en point de presse, mercredi en fin de matinée. Mardi, le professeur Bruno Massicotte de l’École polytechnique de Montréal a rendu publique son étude au sujet d’un éventuel tunnel de 7,8 km entre Québec et Lévis. Le coût de construction serait, selon lui, de 4 milliards $ sans compter les 2,3 milliards $ en frais d’exploitation et d’entretien sur une période de 100 ans.
«Si on se projette dans l’avenir, il y aura un troisième lien entre les deux rives, a assuré M. Lehouillier. Le délai d’environ 15 ans avant son éventuelle mise en service donne cette prévisibilité pour bien coordonner le développement harmonieux de l’ensemble du territoire».
Gilles Lehouillier préfère donc retenir que l’étude du professeur Massicotte prouve que «le tunnel est techniquement faisable». Selon lui, «nous avons maintenant quelque chose de concret sur la table afin d’alimenter les discussions. Cette étude constitue le point de départ pour engager un dialogue constructif sur le réseau routier de demain».
D’après lui, il faut que tous les scénarios demeurent sur la table, y compris une éventuelle gestion par le privé et un péage au troisième lien. «Il faut regarder toutes les options, y compris le péage», a-t-il ajouté.
Appelé à dire s’il conteste le chiffre de 4 milliards révélé dans l’étude, M. Lehouillier a répondu qu’il n’avait pas à critiquer ce genre de calculs.
Admettant par ailleurs qu’il existe «une divergence» entre lui et le maire Labeaume au sujet du troisième lien, Gilles Lehouillier a dit qu’il tenait toujours à avoir une bonne collaboration avec le maire de Québec.
De façon plus générale, M. Lehouillier se félicite de constater que «le gouvernement du Québec évolue sur le sujet (du troisième lien) et qu’il a l’intention d’accélérer le tempo».
Intervention prioritaire
D’ici là, le maire de Lévis presse le gouvernement de créer «une cellule d’intervention prioritaire» pour se pencher sur la question lancinante de la congestion routière. La mise en place d’un Service rapide par bus (SRB) et le renforcement des axes routiers existants sont les deux chantiers majeurs de la future réflexion à mener. «La population de Lévis ne peut pas attendre 13 ans», a fait remarquer M. Lehouillier.
Ce dernier a donné l’exemple du pont de la Confédération, qui relie depuis 1997, le Nouveau-Brunswick et l’île du Prince-Édouard. Avant de devenir une réalité, ce projet fut à un moment donné «un rêve utopique», a insisté M. Lehouillier.