Le gouvernement du Québec n'a pas l'intention de mettre de l'argent supplémentaire pour aider Bombardier, dont la cote de crédit vient d'être abaissée.
«Non, on n'est pas dans cette dynamique là, a précisé mardi la ministre Dominique Anglade. Le gouvernement provincial a joué son rôle avec Bombardier, on a été présent, on est toujours présent, on les accompagne, il faut qu'ils percent de nouveaux marchés».
Québec a déjà allongé 1,3 milliards de dollars dans la CSeries, ce qui n'a toutefois pas empêché la firme de notation Standard and Poor's d'abaisser la cote de crédit de Bombardier de B à B- vendredi dernier.
La ministre de l'Économie estime que la balle est désormais dans le camp du gouvernement canadien de Justin Trudeau. «Maintenant, il y a le gouvernement fédéral qui doit jouer également son rôle», a-t-elle insisté, pressée de questions par les journalistes en marge de la réunion quotidienne des députés libéraux à l'Assemblée nationale.
Les discussions avec Ottawa se poursuivent quant à une participation financière du fédéral, a renchéri la ministre Anglade.
Mais le temps presse aux yeux du chef caquiste François Legault, qui accuse Philippe Couillard de «nonchalance» dans ce dossier.
Il demande au premier ministre de faire pression sur son homologue fédéral, qui ne s'est pas fait prier quand est venu le temps de voler au secours du secteur automobile ontarien. «L'investissement du gouvernement fédéral est crucial pour l'avenir de Bombardier», estime le chef de la CAQ.
M. Legault rappelle que les Québécois sont les principaux actionnaires de l'avionneur. «Toute la compagnie Bombardier aujourd'hui a une valeur en bourse d'à peu près 3 milliards. Le gouvernement du Québec, via Investissement Québec, a investi 1,3 milliard, puis la Caisse de dépôt, 2 milliards. Je pense qu'on a un mot à dire un petit peu!», a-t-il lancé au premier ministre.
Philippe Couillard a rétorqué qu'il s'entretient «régulièrement» avec le premier ministre Justin Trudeau.