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«On ne peut pas sauver le monde qui ne veut pas être sauvé»

Malgré toutes les passions soulevées par cette histoire d’une mère membre des Témoins de Jéhovah qui a perdu la vie après avoir refusé une transfusion sanguine, il semble que rien n’aurait pu être fait pour contraindre la jeune femme à recevoir des soins.

Même si l’avocat Guy Bertrand a publiquement blâmé l’Hôtel-Dieu de Lévis, affirmant qu’il aurait dû entamer une procédure juridique pour sauver Éloise Dupuis, Me Jean-Pierre Ménard, avocat spécialisé en droit médical, estime plutôt qu’il n’y avait aucune cause.

 «Je ne vois pas trop sur quelle base on aurait pu faire ça parce que le droit est extrêmement clair à cet égard-là. [...] Il y a un article dans la loi qui dit qu’un adulte qui est apte à consentir peut en tout temps refuser des soins, même si son refus peut entraîner sa mort. C’est limpide», a expliqué Me Ménard en entrevue à TVA Nouvelles.

«On ne peut pas sauver le monde qui ne veut pas être sauvé s’ils sont en mesure de prendre cette décision-là», a ajouté l’avocat.

Pas la même chose avec un enfant

La situation est toutefois différente lorsque c’est un enfant qui est le patient impliqué. L’omnipraticien Simon-Pierre Landry a d’ailleurs déjà vécu une telle situation et a dû faire face aux parents Témoins de Jéhovah.

«Quand on a quelqu’un en bas de 18 ans, on peut demander un ordre de cour pour faire la transfusion même si c’est contre l’envie des parents et même l’envie de l’enfant lui-même. [...] Il a fallu que je rencontre la famille pour leur expliquer que la loi me donne le droit de le transfuser si je juge que ça va sauver sa vie. Dans ce cas, je pense que j’ai été chanceux, les parents ont extrêmement bien réagi; ils connaissaient la loi», a-t-il raconté sur les ondes de LCN.

 

Par ailleurs, Dr Landry explique que lorsqu’il a affaire à un patient adulte, il doit s’assurer que la décision de recevoir ou non une transfusion sanguine vient bel et bien de lui et non de personnes qui pourraient exercer une pression sur lui.

«Si une personne adulte nous dit qu’elle ne veut pas avoir de transfusion, on sort tous les gens dans la salle qui ne sont pas le patient. On veut être sûr que c’est le patient qui nous dit qu’il ne veut pas de transfusion, sans pression des pairs, des gens de la communauté ou de la famille qui mettraient une pression sur le patient pour qu’il refuse la transfusion», conclut l’omnipraticien.

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