En marge d’un rassemblement à Québec mercredi soir, une jeune femme a prétendu avoir été victime d’une agression sexuelle de la part d’un député de l’Assemblée nationale.
«Ce n’est pas parce que je n’ai pas dénoncé l’agression auparavant. C’est que l’on a voulu protéger l’agresseur parce qu’il a un siège à l’Assemblée nationale, parce que c’est un homme important, parce que sa carrière est plus importante que l’agression que j’ai vécue», a soutenu l’étudiante hier soir des sanglots dans la voix.
«J’ai travaillé dans un resto comme hôtesse et quand j’ai voulu porter plainte, on m’a dit: “On ne te croira pas, c’est l’ami du patron”. L’enquête même avec une trousse médico-légale, ça n’a pas abouti, je voulais le dire publiquement, c’est important pour moi et pour toutes celles qui ont vécu des agressions, on va arrêter de protéger les agresseurs. Ma sexualité est brisée à cause de tout ça. J’en ai plus de sexualité. Et la notion de consentement aussi, car peu importe ce que je vais dire, j’ai l’impression qu’il va le faire pareil», a déclaré la jeune femme.
«C’est pour les survivantes de l’Université Laval, ça va bien aller, c’est horrible, c’est difficile, mais vous êtes magnifiques, fortes, courageuses», a-t-elle ajouté au micro.
Elle s’est adressée à environ 500 personnes réunies pour soutenir les victimes des agressions survenues sur le campus universitaire, il y a quelques jours.
La jeune femme a aussi détaillé le présumé incident dans une publication sur son compte Facebook; déclaration qui a toutefois été retirée plus tard en soirée mercredi.
Elle dit avoir dénoncé le député en question à la police de Québec, qui lui aurait répondu qu’elle pourrait démolir la carrière de l’homme politique.
Réaction de Couillard
Le premier ministre Philippe Couillard a réagi en matinée, avouant prendre la situation au sérieux.
«Si je comprends, elle aurait porté plainte. J’ai demandé au whip de faire des vérifications auprès de chacun des élus. Je veux aller plus loin. Je ne prends pas cette situation à la légère», a-t-il confié.
«C’est épouvantable. C’est inacceptable. [...] On ne peut pas commencer à prendre le côté des agresseurs», a pour sa part dit François Legault, chef de la CAQ.
«Le coeur m'a arrêté quand je l'ai entendu dire que cette personne siégait à l'Assemblée nationale. J'ai envie de dire à cette jeune femme ''bravo pour ton courage et surtout, tu n'es pas seule''», a aussi déclaré la députée caquiste Nathalie Roy