Les écoles québécoises en sont réduites à acheter la paix, faute de disposer d'un guide contenant les balises pour leur dire comment répondre aux demandes d'accommodements religieux, estime le député caquiste, Jean-François Roberge.
La CAQ a tenu à réagir à une nouvelle rapportée dans le «Journal de Québec», indiquant que les commissions scolaires de la région de Montréal reçoivent annuellement plusieurs centaines de demandes d'accommodements religieux, particulièrement pour des congés, de la part de leurs employés.
«Probablement qu'à certains endroits, pour éviter des problèmes et des plaintes (au Tribunal des droits de la personne), on a accédé à des demandes. Quand on dit oui alors qu'on devrait dire non, on achète la paix. Les écoles sont laissées à elles-mêmes, elles ne veulent pas avoir l'odieux de dire non», a commenté Jean-François Roberge à l'occasion d'une entrevue avec notre bureau parlementaire.
La CAQ dit souscrire à la demande formulée par la Fédération des commissions scolaires pour que la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, fournisse aux écoles un guide leur indiquant comment répondre aux demandes d'accommodements religieux.
Cette demande a été faite à la commission parlementaire qui étudie le projet de loi 62 sur la neutralité religieuse de l'État et les accommodements religieux, tant par les syndicats d'enseignants que par la Fédération des commissions scolaires.
«Les enseignants ne veulent pas avoir à gérer ça, au risque de se faire dire qu'un autre prof dans une autre école a dit oui», plaide Jean-François Roberge, lui-même un enseignant de profession.
Le député de Chambly suggère à la ministre de la Justice de recenser toutes les demandes d'accommodements faites aux écoles au cours des dernières années et de fournir une réponse toute faite pour chacune de ces demandes. «Les directions d'écoles veulent savoir, sans se casser la tête à chaque fois, si elles peuvent dire oui ou non à telle ou telle demande d'accommodement», soutient-il.
«C'était l'Halloween il y a quelques jours, dans des dizaines d'écoles il y avait des demandes de parents qui refusaient que leurs enfants participent aux activités pour des raisons religieuses. Qu'est-ce qu'on fait avec un jeune qui refuse d'écouter de la musique? Avec une demande de congé religieux? Dans ces cas-là. La loi ne dit rien. La ministre doit se montrer très claire», souhaite Jean-François Roberge.