Farouchement opposée au projet de loi sur les accommodements religieux, la CAQ proposera tout de même trois amendements avant l'adoption finale.
«C'est une loi trompeuse, qui induit la population en erreur, a soutenu la députée Nathalie Roy, à l'occasion d'une entrevue avec notre bureau parlementaire. Les gens pensent que le projet de loi va interdire le port de signes religieux. C'est le contraire, on va tous les voir.»
Bien que le projet de loi prévoie la prestation de services à visage découvert par les employés de l'État, des exceptions ouvrent la porte, semble-t-il, au port de signes religieux. «Ce projet de loi va permettre le port de tous les signes religieux (...) On ouvre la porte à ce qu'une enseignante porte le tchador, C'est extrêmement pernicieux», a dit Nathalie Roy.
À son avis, le tchador, la burqa et le voile intégral sont des symboles de l'islamisme radical. «C'est une loi qui ouvre la porte aux pratiques de l'islam radical (...) Il y a plein de groupes qui ont connu les atrocités de l'islam radical en Algérie qui sont venus nous dire de faire attention. Dans les années 2000, ils ont essayé de nous imposer la charia (tribunaux islamiques).»
«On va voter contre»
La consultation publique sur le projet de loi 62 a pris fin mardi et les députés de l'Assemblée nationale seront sous peu invités à son adoption par principe avant de passer à l'étape de l'adoption article par article. «On va voter contre la loi telle quel», a ajouté la porte-parole de la CAQ en matière de laïcité.
Nathalie Roy entend tout de même proposer des amendements au projet de loi 62. «On va tenter d'inclure le terme laïcité de l'État, on va demander qu'on interdise le port de signes religieux pour les personnes en position d'autorité (policiers, juges, agents correctionnels, enseignants)», a dit la députée.
Mme Roy en a aussi contre l'article 9 du projet de loi, où les accommodements sont possibles au principe du visage à découvert. «Il n'y a pas d'accommodement, c'est à visage découvert. Quand une femme immigrante a pu prêter serment (l’an dernier) de citoyenneté canadienne avec son niqab, moi ça m'horripile», a mentionné la députée.
