Le Parti québécois proposera huit amendements au projet de loi sur les accommodements religieux, à commencer par l'obligation sans exception d'offrir les services publics à visage découvert.
«On voudrait faire en sorte qu'il n'y ait pas de visage couvert dans la prestation et la réception de services. On a entendu des groupes qui sont venus nous en parler (...) Il y a des exceptions, des exceptions (...) Si vous pensez que le projet de loi 62, dans sa facture actuelle, va empêcher le visage couvert, vous avez tort», a exposé le chef du PQ Jean-François Lisée, jeudi, à l'occasion d'un point de presse.
«Se faire assermenter avec un niqab (voile intégral ne laissant paraître que les yeux), témoigner devant un juge avec un niqab, c'est encore possible avec la loi que nous avons actuellement. Il suffit de supprimer l'exception, interdiction expresse du port du tchador dans la fonction publique (...) au nom de l'égalité entre les hommes et les femmes», a expliqué la députée Agnès Maltais.
Déplorant que le principe de la laïcité de l'État soit absent du projet de loi, le Parti québécois demandera de l'inscrire dans la charte québécoise des droits de la personne. Le PQ demande aussi que le «devoir de réserve des fonctionnaires dans l’expression de leurs croyances religieuses» figure dans la future loi. «C'est un oubli, d'après nous», a précisé Mme Maltais.
Le PQ demande aussi que le gouvernement retienne la principale recommandation de la commission Bouchard-Taylor, à savoir que les employés de l'État en position d'autorité (juges, agents correctionnels, procureurs du ministère public, policiers) soient interdits de porter quelque signe religieux. Cette recommandation a fait consensus, a plaidé Mme Maltais.
De même, les municipalités devraient être assujetties à la Loi sur les accommodements religieux, réclame le PQ. «Il va y avoir des balises, l'obligation de service à visage découvert, les municipalités ont besoin de ces balises», a encore soutenu la députée de Taschereau.