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EXCLUSIF | Une femme veut poursuivre les Forces armées canadiennes

Une femme veut intenter une poursuite judiciaire contre les Forces armées canadiennes après que son ex-mari ait été forcé de prendre un médicament contre la malaria, la méfloquine, qui causerait de sérieux effets secondaires.

L'ancien conjoint de Sonia Scalzo est revenu d'une mission en Afghanistan anxieux, troublé et violent. Il l'a menacée et agressée à répétitions. Aujourd'hui, il est derrière les barreaux.

Elle est persuadée que ce médicament anti-malaria que les Forces armées ont administré à son ex-mari est à l'origine de ses problèmes.

«Un militaire qui s'en va en mission, qui est dans un milieu hostile, où il y a un taux d'anxiété très élevé, et qu'on lui fournit cette médication-là, ça fait un cocktail extrêmement dangereux, soutient-elle. Et ce qui est le plus déplorable dans toute cette histoire-là, c'est que, quand nos militaires reviennent, la Défense nationale n'est pas en mesure de reconnaître les symptômes. On met tout sur le dos du syndrome de stress post-traumatique.»

Jusqu'à tout récemment, les effets secondaires de la méfloquine étaient peu documentés.

Ce n'est qu'en août dernier que des effets comme la dépression, des hallucinations ou des crises d'angoisse ont été rapportés.

Devant ces faits nouveaux, les conservateurs demandent au gouvernement d'examiner la situation présente et passée.

«La méfloquine, c'est prouvé que c'est un médicament vraiment nocif, déclare Pierre Paul-Hus, député conservateur de Charlesbourg-Haute-Saint-Charles. Même les Américains, les Britanniques ont complètement interdit l'utilisation.»

Pour Michel Drapeau, colonel à la retraite, les militaires canadiens ont même carrément servi de cobayes. «On est allé chercher, dans les années qui précédaient le déploiement en Somalie, l'autorisation sur une base expérimentale de servir ces médicaments-là», dit-il.

Sonia Scalzo, de son côté, refuse de rester les bras croisés. «J'ai fait la promesse à mes deux filles que j'irais jusqu'au bout, juste pour montrer que je suis encore là, que je suis encore debout», ajoute-t-elle.

Le chef d'état-major Jonathan Vance affirmait récemment avoir des préoccupations au sujet de la méfloquine. D'ailleurs, le médecin général des Forces canadiennes étudie la question.

 

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