Les casseurs qui ont saccagé des commerces du quartier Hochelaga-Maisonneuve dans la nuit de dimanche à lundi, ont revendiqué leurs gestes sur un site internet à caractère anarchiste, «Montréal Contre-information».
Le groupe dit lutter contre l’embourgeoisement du quartier. Selon cette organisation, les commerces qui ont été vandalisés lundi n’ont pas leur place dans Hochelaga-Maisonneuve.
Le texte mis en ligne est «une déclaration de guerre». «Ces vitrines détruites, cette marchandise ruinée par la peinture, c’est un acte de guerre. Nous ne laisserons pas ces boutiques s’installer en paix – cette paix de façade qui n’est autre que l’invisibilisation de la guerre en cours contre les pauvres et les marginaux.ales. Nous ne les laisserons pas faire monter les prix de nos loyers, et participer au nettoyage social qui vient nécessairement avec leur clientèle Bon Chic Bon Genre.
Nous ne laisserons pas agir impunément ni la mairie qui participe à faire de ce quartier un endroit hostile à ceux et celles qui ne se conforment pas, ni les entrepreneurs de condos ultra-design qui renforcent l’isolation et la pauvreté relationnelle», peut-on lire sur le site internet.
On y dit que le maire de Montréal, Denis Coderre, est un agent de tout cela. Le bureau du maire n’a pas réagi pour le moment.
Les commerçants estomaqués
Éric, le propriétaire du Showroom, vandalisé par les casseurs, est dépassé par les évènements. «Je ne comprends pas ce qui est arrivé. Ça fait neuf ans que je suis dans le quartier, je vends des meubles anciens, des meubles d’époque. Je ne vois pas le rapport avec moi», a-t-il expliqué en entrevue sur les ondes de LCN.
Le commerçant considère qu’il ne fait pas l’exploitation de qui que ce soit, «je n’abuse de personne, ce ne sont pas des meubles faits en Chine, je n’arrive pas à comprendre le rapport avec moi.»
Éric juge que les vandales ont attendu bien longtemps avant de s’attaquer à son commerce, puisqu’il fait partie du quartier depuis près d’une décennie.
Le propriétaire du Showroom explique qu’à son arrivée dans le secteur, les locaux commerciaux étaient vides.
Le propriétaire s’est fait dire que le groupe anarchiste était bien organisé et qu’il était même difficile de les attraper lorsqu’ils commettaient leurs gestes.
Vingt-cinq commerces ont été vandalisés en neuf mois dans l’arrondissement.
Le maire de l’arrondissement Réal Ménard, a d’ailleurs réclamé lundi des caméras de surveillance afin de mieux sécuriser les commerçants victimes de tels gestes.
