Les points Air Miles n’expireront plus le 31 décembre, comme l’avait annoncé LoyaltyOne, la société qui possède le programme de récompenses. Devant le tollé, et les poursuites judiciaires, elle fait marche arrière.
«Nous avons pris la décision d'annuler la politique d'expiration, une décision qui entre en vigueur immédiatement. Les gouvernements provinciaux proposent ou envisagent de prendre des mesures législatives à l'échelle du Canada, de sorte que nous avons décidé d'annuler la politique d'expiration», a dit Bryan Pearson, président et chef de la direction de LoyaltyOne.
Air Miles avait ajouté une clause d'expiration de cinq ans pour les milles de récompense accumulés par ses clients. Ainsi, dès janvier 2017, tous les milles inutilisés recueillis avant 2012 devaient disparaître des comptes de leurs clients.
Québec s’en mêle
Mercredi, la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, évaluait la possibilité d’encadrer les programmes de récompense comme Air Miles. «J’ai demandé à la présidente de l’Office de la protection du consommateur de faire un rapport plus étoffé sur la situation ou les possibilités d’encadrement des primes de récompense, puisque, dans d’autres législatures, on a posé des gestes d’encadrement», avait-elle dit à l’Assemblée nationale.
Recours collectif
Par ailleurs, un recours collectif pour pratiques déloyales avait été déposé en septembre par la firme d’avocats JSS, de Calgary, contre LoyaltyOne.
Le recours avait été fait au nom de tous les Canadiens membres du programme Air Miles, soit environ 10 millions de personnes.
C’est un citoyen de Red Deer, en Alberta, David Helm, qui représentait les plaignants dans cette affaire. Il accumulait des points depuis 1990 et éprouvait de grandes difficultés à les utiliser pour se procurer des billets d’avion, faute de places.
De nombreux clients étaient dans la même situation.
Lundi, un couple québécois, qui possédait plus de 20 000 points Air Miles, a raconté sur le plateau de TVA qu’il leur était impossible d'échanger leurs points contre le voyage de leurs rêves. Comme plusieurs, ils ont été incapables de parler à un représentant après avoir patienté des dizaines d’heures au téléphone.
Un avocat spécialisé dans l’industrie du voyage, François Lebeau, évoquait alors une action collective pour les résidents du Québec. «Les conditions me semblent propices compte tenu du nombre de personnes qui sont impliquées dans cette affaire. Si les mesures sont excessives et que les clients ne peuvent pas exercer leur droit d’échanger leurs points, ça pourrait créer une ouverture pour une faute.»
De son côté, LoyaltyOne a dit jeudi que l'annulation de sa politique d'expiration «mènera à des conversations plus significatives entre le gouvernement et l'industrie, et aidera à assurer la viabilité des programmes de fidélisation dans toutes les provinces.»