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«C’est notre devoir humanitaire de les accueillir»

La deuxième vague de réfugiés syriens fera son arrivée à compter de cette semaine au Québec.

Le duo d’experts de l’émission «La Joute», à LCN, insiste sur l’importance de mettre en œuvre les moyens pour bien les intégrer.

«C’est notre devoir humanitaire de les accueillir, dit d’emblée Bernard Drainville. Si on était dans leur situation, on souhaiterait que quelqu’un nous tende la main et dise à nos enfants qu’on leur offre un avenir.»

Cette ouverture au peuple syrien, durement frappé par la guerre, est aussi une façon de lutter contre le terrorisme, souligne M. Drainville.

«Ces jeunes-là, ces familles-là sont des victimes notamment de l’État islamique et il faut les aider en les accueillant, ça fait partie de notre devoir d’entraide et de solidarité», ajoute-t-il.

«Après la Première Guerre mondiale, les deux grandes puissances, la France et la Grande-Bretagne se sont divisées la région du Moyen-Orient, rappelle l’analyste Luc Lavoie, qui y voit la source des problèmes actuels dans cette région du monde.

«La Syrie s’est détachée pour de bon de la France en 1946 et il y a encore des souvenirs du français. C’est donc plus naturel pour ces gens de s’en venir dans un univers francophone.»

Pour la même raison liée à la langue, Luc Lavoie n’est nullement surpris que les quelque 90% de réfugiés irakiens choisissent plutôt Toronto comme terre d’accueil, l’anglais étant la langue seconde de la majorité des Irakiens.

Entendre la méfiance

Une partie non négligeable de la population du Québec n’est pas très chaude à l’idée d’accueillir de nouveaux réfugiés, constate Bernard Drainville, mais il ne faut surtout pas commettre l’erreur de leur accoler une étiquette réductrice.

«Il ne faut pas leur dire: "vous êtes tous une gang de racistes et on ne veut rien savoir de vos réserves, de votre méfiance, de vos questions". Il faut accepter le fait qu’il y a dans la population, des gens qui ne sont vraiment pas sûrs que c’est une bonne idée. Il faut accepter de les entendre.»

Mais Bernard Drainville répète qu’il est d’accord avec la position des gouvernements à Québec et à Ottawa quant au plan pour accueillir les réfugiés syriens, pour «qu’on continue à faire notre part».

Il est essentiel, selon Luc Lavoie, de faire la différence entre l’immigration et les réfugiés. Ces derniers sont victimes de guerre civile davantage que de terrorisme, croit-il, dans le contexte du régime d’Al Assad. «Ce sont des humains dans une situation de détresse absolue. C’est tout à l’honneur du Canada et du Québec d’avoir été [généreux à leur égard].

Notre pays peut espérer que ces réfugiés deviendront pour la plupart un apport positif à la société, indique Luc Lavoie. «Ces gens-là vont être extrêmement reconnaissants qu’on les a sortis de la misère. Les Syriens ont joué un immense rôle dans le développement du Québec», conclut-il, citant en exemple René Angélil, entre autres Syriens qui ont influencé positivement le Québec et le Canada.

Voyez dans la vidéo ci-dessus un extrait de l’émission «La Joute».

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