TVA Nouvelles a appris en exclusivité que le système de recyclage de pneus au Québec connaît des ratés. Il semble que l'offre excède la demande et le résultat de tout ça, c'est que des milliers de pneus s'empilent dans les garages.
Michel Pelletier qui est garagiste à Longueuil dit avoir appelé Recyc-Québec à plusieurs reprises pour que ses vieux pneus puissent être récupérés, mais personne n’est encore venu. «Mon premier appel a été placé le 20 novembre. Ensuite, j'ai rappelé le 7 décembre, le 9 parce que la montagne amplifie incroyablement. J'ai encore appelé lundi, le 12. Ils me disent qu'ils ne peuvent rien faire, qu'ils sont pleins de pneus, qu'ils ne savent plus où les mettre», explique-t-il.
Recyc-Québec stipule que le nombre de pneus à recycler a augmenté depuis deux ans, notamment en raison de l'obligation de poser des pneus d'hiver. «Il y a cinq ans, les recycleurs demandaient des pneus, allaient même en chercher dans d'autres provinces. Aujourd’hui, il y a un débordement», précise Dany Michaud de Recyc-Québec.
Le système de recyclage a été mis en place pour éviter d'autres catastrophes comme l'incendie de Saint-Amable en 1990, où 3 millions de pneus ont causé des dégâts considérables. Toutefois, ce qui se passe actuellement est tout aussi dangereux. Ces milliers de pneus qui s'entassent souvent dans des zones urbaines représentent des bombes à retardement, qu'un simple accident pourrait déclencher.
L’un des dépôts à pneus d’un garage visités aujourd’hui par TVA Nouvelles se trouve à peine à quelques mètres d’une garderie pour bambins. «Ce n'est pas légal. Les pompiers sont déjà venus, puis j'ai déjà eu des avertissements», explique l’un des employés du garage où les vieux pneus s’entassent.
Certaines entreprises comme Animat, à Sherbrooke, transforment les pneus usés en tapis de caoutchouc. Cependant, elles ne suffisent pas.
D’après un reportage de Michel Jean.