Les Montréalais ne devraient pas craindre des actes de terrorisme pendant les célébrations du 375e anniversaire, mais des experts soulignent l'importance de rester tout de même vigilants puisque la menace s'adapte aux stratégies de sécurité.
«Tout grand événement peut être une cible potentielle, parce que c'est une opportunité pour les terroristes. Le défi [en matière de sécurité], c'est un terrorisme improvisé, des loups solitaires qui agissent à la dernière minute», croit Michel Juneau Katsuya, ancien agent du SCRS.
«Étant donné que la menace est extrêmement évolutive et versatile, [...] ça pourrait contourner les dispositifs de sécurité mis en place», ajoute le codirecteur de l’Observatoire sur la radicalisation et l’extrémisme violent, Stéphane Berthomet.
Une dizaine de rassemblements de plus de 10 000 personnes sont prévus dans le cadre du 375e anniversaire, en plus des festivals habituels.
Moins de risques?
Le Québec a toutefois beaucoup moins de risques d'être touché par le terrorisme que l'Europe et les États-Unis.
«On ne vit pas les mêmes types de tensions sociales, comme la montée de l'extrême droite ou les ghettos», explique M. Juneau Katsuya. Il rappelle qu'il n'y a eu que deux attentats terroristes au Canada depuis le 11 septembre 2001, même si «une vingtaine ont été déjoués».
«Malheureusement, Montréal a été le théâtre d'activités favorisant la montée d'un certain radicalisme. [...] Statistiquement, on a eu un taux disproportionné, par rapport au reste du Canada, de jeunes qui ont voulu partir ou qui sont partis faire le djihad», nuance-t-il.
Ne pas «partir en peur»
Mardi, moins de 24 heures après l'attentat tuant 12 personnes dans un marché de Noël de Berlin, des blocs de béton ont été installés à l'entrée du marché à la Place des Arts.
Le maire Denis Coderre a expliqué mercredi que cette mesure a été prise parce que Montréal n'est pas à l'abri de ce genre d'acte de terrorisme, en précisant qu'il «ne faut pas partir en peur» et qu'il faut participer aux activités du 375e anniversaire.
Rassurer
M. Berthomet suggère que les organisateurs d'événements, comme la Société du 375e anniversaire, implantent une série de petites mesures afin de rassurer ceux qui pourraient craindre les grands rassemblements. S'il voit d'un bon oeil l'ajout de blocs de béton à l'entrée de la Place des arts, il croit que les citoyens souhaiteraient voir aussi une bonne signalisation en cas d'urgence ou davantage de secouristes en circulation.
«La Société du 375e collabore avec le SPVM afin d'assurer la sécurité lors des grands rassemblements», indique la porte-parole Isabelle Pelletier. L'inspecteur Marc Charbonneau, de la planification opérationnelle au SPVM, explique aussi que la sécurité de chaque événement est révisée «à la pièce», en fonction de l'actualité et des types de foule.